A moins d’élever une poule aux œufs d’or sur votre balcon parisien, vous n’irez pas tous les jours faire des emplettes chez White Bird. Mais en cas d’occasion spéciale, comme des alliances à dénicher ou un cadeau unique et scintillant, l’adresse, intimiste sans être intimidante, pourrait vous faire les œufs doux. Les yeux doux, pardon. Des coquilles évidées comme porte-bijoux, des coquillages exposés en vitrine comme une évidence forment le décor de ce White Bird installé dans un quartier cossu de la place Vendôme, rue du Mont Thabor.
Ici, c’est la maison mère, mais elle a fait un petit : une boutique a ouvert il y a une poignée de mois dans le Marais et on dit que les prix y sont un peu plus doux. Mais revenons au nid du 1er arrondissement, créé par Stéphanie Roger, une habituée des grandes marques de joaillerie qui prend son envol loin d’elles. Dans son cocon aux poutres blanches, mobilier en bois et osier, elle réunit depuis cinq ans des créateurs du monde entier pour qui elle a eu le coup de cœur, à mille lieues des boutiques monomarques crispées. Ici, les vendeuses sont détendues et ne vous jaugent pas avec dédain, la boutique est chaleureusement décorée avec soin mais décontraction et les vitrines ne hurlent pas : « Ne me touchez pas ! » Les prix se situent entre 80 et 100 000 € pour les pièces très particulières. Les yeux du créateur grec Lito, en chaîne sur un bracelet ont même le visage de la tentation (entre 280 et 900 € selon le matériau) : c’est une des dernières expositions de la boutique, présentée pour la dernière Fashion Week.
Quelques collaborations exclusives font la fierté de l’oiseau banc, comme celle d’un autre créateur grec, Yannis Sergakis, qui a travaillé six pièces serties de diamants blancs avec une extrême finesse (de 600 à 4 000 €). Les créations de la designer américaine Cathy Waterman s’y débusquent elles aussi, c’est même l’unique adresse en Europe où il est possible d’acquérir ses bijoux très prisés des stars et de Blanche Neige dans sa récente adaptation au cinéma. Une bague qui associe divinement perle et topaze se facture 3 350 €. On peut aussi fondre pour Naohiko Noguchi qui se passionne pour les nœuds marins, qui portent bonheur au Japon. Ses bagues semblent faites pour nouer des liens mais on peut aussi se laisser tenter par un collier coquillage de Pascale Monvoisin à 220 € pour dire qu’on s’aime, à sa mère, sa fille ou à soi-même. Au prix raisonnable de 240 €, il est tentant d’embellir son poignet des chaînes en cascade d’Arielle de Pinto.
La boutique, qui propose des styles très variés, privilégie les pierres restées un peu brut, pas trop travaillées. Ainsi des pièces byzantines retravaillées peuvent faire une bague sublime, on en a la preuve.