Vous avez passé l’âge de coller des posters de Roch Voisine avec de la pâte à fixe au-dessus de votre lit, mais les peintures de la galerie du coin sont trop onéreuses pour égayer vos murs ? Pourquoi ne pas vous fendre d’une belle photographie ? Mais attention, pas question d’épingler une énième vue plate du Brooklyn bridge. Ce que vous voulez c’est des clichés qui ont du chien, des tirages de qualité que vous n’allez pas croiser chez votre voisin de palier. Si vous ne vous sentez pas l’âme d’un René Burri, le mieux est encore d’aller farfouiller dans le catalogue de YellowKorner. Une petite boutique devenue multinationale en quelques années. Mais avant de bourgeonner un peu partout dans le monde de Paris au Maroc en passant par le Mexique, YellowKorner était une idée de deux copains, Alexandre de Metz et Paul-Antoine Briat. Formé sur les bancs d’HEC, le duo décide en 2006 de faire de son amour de la photo le cœur d’un business plan implacable. Rendre accessible la photographie d’art en augmentant le nombre de reproductions. Ainsi, au lieu de proposer 10 tirages à 5 000 euros, ils choisissent d’en éditer 1 000 à 50 euros.
C’est avec 10 000 € en poche que les deux trentenaires lancent leur projet et séduisent la Fnac Saint-Lazare à Paris, puis le jury du Grand Prix des Jeunes Créateurs du Commerce qui leur décerne son prix d’encouragement et la bagatelle de 200 000 €. Des artistes contemporains comme Katrin Riemann et des clichés légendaires ‘Alan Bean, Apollo 12’ de Pete Conrad se côtoient ainsi à partir de 71 euros (voire plus selon le format, jusqu’à 120x180cm). Paysage lunaire ou portrait émouvant, vous trouverez certainement quelques beaux clichés dans leur supermarché de la photo. Mais ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas ici de tirages originaux mais de reproductions. Votre Lee Jeffries ne risque pas de prendre de la valeur avec la cote du photographe…