A la lisière des 18e et 19e arrondissements, les Jardins d’Eole s’étendent le long des voies ferrées qui mènent à la gare de l’Est, comme une sorte de frontière imaginaire en forme de couloir vert. Entrée côté rue Riquet pour les amateurs de basketball, de tags ou de pique-niques ; plutôt côté rue d’Aubervilliers pour accéder à l’aire de jeux pour enfants, aux pelouses, aux petits potagers et aux tables de ping-pong. Avec ses terrains de basket peinturlurés à la bombe, ses pistes de bitume bien lisses – idéales pour le skate et le roller – et ses vastes tables en bois, ce parc ultra-urbain inauguré en 2007 est le poumon vert d’un quartier en pleine métamorphose.
Ce qu’ils perdent en fioritures bucoliques et en fleurs (rares, ici), ces jardins situés à cinq minutes du canal de l’Ourcq et à deux pas du Centquatre le gagnent en diversité d’activités et en intimité, sauce street : aux touristes, absents, ils préfèrent les habitués du cru, qui passent des heures à discuter au soleil, affalés dans l’herbe ou perchés sur des murets. On finit vite par se convaincre que ces grues qui s’affairent près des rails, occupées à refondre les entrepôts désaffectés du coin, revêtent un certain charme. Sublimées, sans doute, par la silhouette du Sacré Cœur qui se dessine au loin.