Sous son dôme doré, l’hôtel des Invalides abritait autrefois un hôpital militaire, commandité par Louis XIV, pouvant héberger quelque 6 000 blessés de guerre. Une filiation qui se lit d'emblée sur la façade principale (nord), qui arbore encore un portrait et les insignes dorées du Roi-Soleil. Mais Bonaparte, un autre mégalo, n’est pas très loin.
Depuis 1840, la très baroque église du Dôme est en effet dédiée au culte de Napoléon, dont le corps fut rapatrié depuis Sainte-Hélène. Au rez-de-chaussée, sous un dôme peint par De La Fosse, Jouvenet et Coypel, se trouvent des chapelles emplies de monuments consacrés, notamment, à Vauban, Foch et Joseph Napoléon (le grand reuf de Bonaparte). Tombe rouge de porphyre, sculptures monumentales, fresques épiques, textes faisant l’éloge des exploits héroïques de l’empereur… L’ensemble renvoie à l’ampleur vertigineuse du culte de Napoléon.
Et puis les Invalides hébergent également l’immense musée de l’Armée. Même si vous ne raffolez pas de l’univers militaire, la splendeur de son bâtiment et la qualité de certaines œuvres – dont le Napoléon Ier sur le trône impérial d’Ingres – valent amplement le détour. La section dédiée à l’armurerie regorge de pièces finement travaillées, de la cuirasse de François Ier aux cabinets remplis d’épées, d’arbalètes, de mousquets ou d’arquebuses. La salle consacrée à la Première Guerre mondiale explore le conflit à travers peintures, uniformes et maquettes de tranchées, tandis que l’aile de la Deuxième Guerre mondiale étudie la Résistance, la bataille d’Angleterre et la guerre du Pacifique (une réplique de Little Boy, la bombe posée sur Hiroshima, y est notamment exposée), oscillant entre artéfacts et films historiques. Des expositions temporaires et des concerts ont également lieu tout au long de l'année. Enfin, l'historial Charles de Gaulle, un espace de 1 500 mètres carrés dédié à la vie du Général, est également sur le prospectus.