Fête de l'huma

Fête de l'Humanité 2012

Concerts, débats... du 14 au 16 septembre

Publicité

La « Fête de l'Huma » comme on l'appelle, est l'un des événements de la rentrée les plus attendus par les Parisiens, pas seulement pour les communistes, leurs sympathisants et les syndicalistes durs à cuire, mais pour tous les humanistes, philanthropes et amateurs de bons concerts et d'ambiance fraternelle pour un prix modique : le forfait 3 jours est à 26 euros.

Comme à son habitude, le festival organise débats politiques, littéraires et philosophiques, actions citoyennes et solidaires, animations sportives, théâtre et bien sûr des concerts, à prix minimum car l'esprit est de rendre l'événement accessible à tous. Trois jours à l'affiche exceptionnelle, avec la voix éraillée de Patti Smith, les synthés glacés de New Order ou le rock sauvage de Pete Doherty : du lourd. D'autres artistes populaires comme le crew agité de Shaka Ponk, l'indomptable Hubert-Félix Thiéfaine, l'électro-swing déjanté de Parov Stelar ou le sombre dub de Dub Inc passeront sur scène du 14 au 16 septembre, ainsi qu'une trentaine de groupes qui joueront dès l'après-midi aussi bien du jazz, du classique que des musiques du monde ou du rock indé.

Cette année, la Fête de l'Humanité célèbrera en filigrane le cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie et les trente ans du terrible massacre de Sabra et Chatila, avec des expos d'artistes contemporains (en collaboration avec l'Institut du monde arabe) et des actions de solidarité internationale « pour tous les peuples en lutte pour leurs libertés », dixit le directeur du journal éponyme Patrick Le Hyaric qui dédie cette édition aux peuples arabes en révolution, au peuple palestinien ou à la jeunesse québécoise. Et à contre-courant des idées nationalistes anti-immigrés de la droite sarkozyste et de l'extrême-droite bleue Marine.

Réservez : forfait 3 jours à 26 euros, cliquez ici.

Les meilleurs concerts de vendredi

Shaka Ponk

Bien qu'il s'agisse d'un groupe français, c'est à Berlin que les Shaka Ponk débutent leur carrière au début des années 2000. La formation composée de six membres et d’un singe virtuel qui apparaît en vidéo sur scène, Mr. Goz, puise dans cette ville multiculturelle ses différentes influences musicales, entre rock, électro et funk. C’est d’ailleurs dans la capitale allemande qu’ils enregistrent leur premier album, ‘Loco Con Da Frenchy Talkin’ en 2006Trois ans et une série de concerts donnés en Allemagne plus tard, ils reviennent avec un deuxième opus intitulé ‘Bad Porn Movie Trax’. Nominés aux Victoires de la musique 2010 dans la catégorie révélation scénique, les Shaka Ponk sortent en juin 2011 ‘The Geeks and the Jerkin' Socks’ auquel Bertrand Cantat participe. Passionnés de nouvelles technologies, ces rockers alternatifs aiment associer effets graphiques, musique et vidéos militantes. On les retrouvera sur scène le 14 septembre à La Courneuve, dans le cadre de la Fête de l’Huma.

BB Brunes

Vers le milieu des années 2000, les médias ont beaucoup parlé de la « nouvelle scène rock parisienne », soutenue par le magazine Rock & Folk et la salle du Gibus. Loin de faire l’unanimité, cette scène a déclenché une petite polémique en France. En effet, ses détracteurs ont vite fustigé des groupes jugés trop parisianistes, trop branchouilles, trop enfants gâtés, pas assez originaux. Si certains arguments touchent justes, d’autres en revanche relèvent des préjugés les plus simplistes. L’utilisation de la langue française dans les chansons, l’origine sociale souvent aisée des musiciens, la présence de filles (cf. les Plastiscines) : tout cela a beaucoup contribué à attiser une haine facile qui a éclipsé le débat sur la musique. On a coutume de dire qu’il n’y a pas de place pour plusieurs grands groupes de rock en France, et comme on pouvait s’y attendre, nombreux sont ceux à ne pas avoir survécu aux critiques ou à l’essoufflement du mouvement (on pense aux Naast, aux Second Sex ou aux Brats). Chez les garçons, les grands gagnants sont les BB Brunes, qui continuent de cartonner. Avec les Plastiscines, ce sont d’ailleurs les seuls à avoir réalisé deux disques : 'Blonde comme moi' et 'Nico Teen Love'. Sans surprise, leur style est un mélange de pop sixties classique et d’influences plus françaises comme Téléphone ou M. Rien d’incroyable, mais des chansons plutôt accrocheuses et capables de séduire le grand public. Ils seront à la Fête de l’Huma, où les fans pourront sans doute découvrir des morceaux du prochain album, 'Long courrier'.

Publicité

Future Of The Left

Ceux qui se souviennent du groupe de post-hardcore Mclusky savent que Andy « Falco » Falkous est l’un des paroliers les plus sarcastiques et l'un des chanteurs les plus excités du rock. Après presque dix ans de bons et loyaux services au sein de Mclusky, Falco et le batteur Jack Egglestone décident en 2005 de se lancer dans une nouvelle aventure répondant au nom de Future Of The Left. Ils recrutent alors Kelson Mathias (ex-Jarcrew) à la basse et continuent leurs expérimentations noisy. A Cardiff, ces Gallois déchaînés lancent leur premier cri lors d’un concert secret donné en 2006 au Welsh Club. Plus rien ne les arrêtera alors et les trois albums qu’ils ont sortis depuis se sont révélés de bonnes surprises. Le récent 'The Plot Against Common Sense' ne déroge pas à la règle malgré le départ de Kelson Mathias, remplacé par Julia Ruzicka. Parodie amusante du fameux "Sheena is a Punk Rocker" des Ramones, le single "Sheena is a T-shirt Salesman" suffit pour se convaincre que le trio a encore de l’énergie et de la dérision à revendre. Ces brillants représentants de la patrie du poireau sont à découvrir à la Fête de l’Huma.

Daniel Darc

Ancien chanteur du groupe Taxi Girl, Daniel Darc est un écorché vif au sens propre, puisqu’il avait marqué les esprits en s’ouvrant les veines lors d’un concert du groupe en 1979, en première partie des Talking Heads. Punk jusqu’au bout des veines donc, protestant, dandy rocker fan d’Elvis et du danseur Nijinski, l’homme est un artiste plein d’angoisses et d’addictions. N’ayant jamais réussi à abandonner ses habitudes de junkie prises avec Taxi Girl, Darc ne parvient pas à faire décoller sa carrière solo après sa séparation avec Mirwais, en dépit d’un bon album réalisé avec Jacno : 'Sous influence divine', en 1987. Deux autres albums plutôt confidentiels suivront, mais il faudra attendre 2004 pour que Daniel Darc renaisse de ses cendres. Grâce au compositeur Frédéric Lo, il réalise en effet l’album 'Crèvecœur', qui reçoit enfin un succès critique et public, puis 'Amours suprêmes' en 2008. Mais chaque chose a une fin et c’est avec Laurent Marimbert que Daniel Darc s’allie pour sortir 'La Taille de mon âme' en 2011, un très beau disque de cinéphiles souhaitant rendre hommage aux ambiances qui les ont bercés (on y entend d’ailleurs quelques extraits des 'Enfants du paradis'). Après avoir frôlé la mort bien des fois, le survivant Daniel Darc est donc plus prolifique que jamais, prêt à sortir un album par an si possible et désireux de se lancer dans une tournée qui ne s’arrêterait jamais. Car la scène est la nouvelle drogue de ce grand traqueux, qui montera sur les planches à la Fête de l’Huma pour donner le meilleur de lui-même.

Les meilleurs concerts de samedi

Patti Smith

Patti Smith a toujours aimé la France et la France le lui rend bien. Grande passionnée de culture française, de Rimbaud, de Baudelaire, de la Nouvelle Vague et de Paris en général, l’égérie punk ne cesse de tourner dans notre pays et de lui déclarer sa flamme. Il faut dire que les Français ont toujours eu le chic pour apprécier des artistes au profil d’intellectuel comme Patti Smith, poétesse, rockeuse et photographe à la fois. Elle a d’ailleurs déclaré récemment au journal 20 Minutes : « La France est le premier pays à m’avoir considérée comme une artiste complète. Tout mon travail est respecté ici, plus que dans mon propre pays. » A 65 ans, la chanteuse vient de sortir un nouvel album, 'Banga', qu’elle a enregistré aux Electric Lady Studios, ceux de Jimi Hendrix, qu’elle avait déjà utilisés pour son premier disque, le fameux 'Horses'. Une façon de boucler la boucle après une carrière longue et riche, mais aussi marquée par un engagement politique jamais démenti. Militante écologiste convaincue, Patti Smith n’a pas chômé ces dernières années quand il s’est agi de défendre la liberté, l’environnement ou les valeurs humanistes. Il était donc logique que cette artiste unique soit un jour en tête d’affiche de la Fête de l’Huma, pour le plus grand plaisir des fidèles de ce festival. Mais attention ! Les concerts de Patti Smith mélangent toujours poésie, happening et musique, donc tout est possible…

Parov Stelar

Cet Autrichien, Marcus Füreder de son vrai nom, est un musicien DJ qui produit ses disques depuis une dizaine d’années sous son propre label Etage Noir. Il s’est fait remarquer notamment grâce au tube interstellaire "Catgroove" et son dernier album ‘Princess’ est sorti le 9 avril. Dommage pour ceux qui n’ont pas leur place à la Fête de l'Huma, car c’est en live que la musique de Parov Stelar prend tout son sens ! Ses quatre musiciens assurent un show acoustique dopé par les beats réguliers électro et house qu’il envoie en vagues sonores progressives bien maîtrisées, provoquant immanquablement une envie de bouger dans la foule. Cette bande de festifs furieux rayonne d’une énergie exceptionnelle grâce un sax qui swingue (Sax the Max), une chanteuse qui utilise le scat et un groove vitaminé et contagieux qui redonnerait la pêche à un neurasthénique. Depuis le début de la crise économique en 2009, l’électro-swing donne la fièvre aux dancefloors européens (voir le succès de Caravan Palace en France) et procure la même ivresse festive que pendant les Années folles, où le temps d’une nuit endiablée on oublie ses problèmes. Venez oublier les vôtres à la Courneuve. Embrassez vos voisins, sautillez, gesticulez, la soirée vous appartient !

Publicité

Peter Doherty

Ces dernières années, on a plus souvent vu apparaître le nom de l’enfant terrible du rock anglais dans les pages de la presse people que musicale. Entre ses relations amoureuses et amicales tourmentées, ses problèmes d’addiction et d’incarcération, on en oublierait presque que Peter Doherty est avant tout l’ex-leader des Libertines et des Babyshambles, deux groupes mythiques du début des années 2000 dont les fins ont été précipitées par leur très controversé chanteur. Puisque « être adulte c’est être seul », c’est au cours d’un exil solitaire dans la campagne anglaise qu’il met à profit ses talents d’auteur-compositeur pour enregistrer un album de douze titres, 'Grace/Wastelands', sorti en mars 2009. Le disque, réalisé en collaboration avec Graham Coxon (guitariste de Blur) et le producteur Stephen Street, est acclamé par la critique et les fans de la première heure. Doherty livre avec 'Grace/Wastelands' un premier album abouti et intimiste aux morceaux oscillant entre jazz (“Sweet by and by”), folk (“Arcady”) et même électro (“Last of the English Roses”). Si l'année 2010 voit The Libertines effectuer un délicat come-back après cinq années de séparation, c’est à l’été 2012 que Peter Doherty et son acolyte Carl Barat annoncent un voyage en Thaïlande ensemble afin d’écrire de nouveaux titres pour un éventuel album à paraître en 2013. En attendant, c’est à La Courneuve qu’on retrouvera (si tout va bien) le rockeur sulfureux en concert pour la Fête de l'Huma.

Bénabar

Attention, voici quelqu’un que beaucoup de gens aiment détester. Bénabar endosse depuis quelques années le rôle du bouc émissaire facile, une partition jouée autrefois par Vincent Delerm, auquel on l’assimile d’ailleurs volontiers. L’un de ses derniers singles, "Politiquement correct", dans lequel le chanteur assume son manque d’aspérités, n’a pas contribué à calmer ses détracteurs, qui jugent son propos niais ou bien-pensant. En revanche, difficile de ne pas reconnaître l’honnêteté, voire l’humour avec lesquels Bénabar met en scène les critiques qu’il reçoit. Il faut dire que le garçon a commencé comme réalisateur, puis scénariste pour des séries comiques plutôt réussies comme 'H' avec Djamel Debbouze et 'La Famille Guérin' avec François Cluzet. C’est tout naturellement que Bruno Nicolini, de son vrai nom, glissera vers la chanson de tradition humoristique, où les tracas du quotidien sont tournés en dérision : Henri Salvador (dont il a assuré la première partie à ses débuts), Alain Souchon ou Boris Vian font vraisemblablement partie de ses influences. Après s’être choisi Bénabar comme pseudonyme, le chanteur sort quelques albums, qui lui permettent de se faire remarquer. Mais c’est avec le disque ‘Reprise des négociations’, vendu à plus d’un million d’exemplaires, qu’il rencontre un immense succès populaire, grâce au fameux et fatiguant titre "Le Dîner". Côté musique, il alterne les morceaux joyeux façon fanfare, les chansons françaises classiques et les ballades au piano. Si le texte est plutôt réussi dans son genre (encore qu’on puisse déplorer une certaine misogynie à ses débuts et quelques niaiseries récurrentes), on reproche souvent à Bénabar le fait qu’il chante moins qu’il ne parle par-dessus la mélodie. En dépit des critiques, l’artiste continue de vendre des albums par centaines de milliers, ce qui est suffisamment rare de nos jours pour être salué.
Publicité

Rodolphe Burger

Chanteur des très estimés Kat Onoma, Rodolphe Burger a presque toujours mené une carrière solo en parallèle. Depuis 2004, Kat Onoma n’existe plus et c’est donc tout seul que Rodolphe Burger continue son bonhomme de chemin. Intéressé par le jazz, le rock expérimental et la musique électronique, le natif de Colmar aime toucher à tout et multiplier les expériences, comme le prouvent ses participations récurrentes à des cinés-concerts ou ses spectacles mêlant images et sons avec la collaboration d’artistes peintres, réalisateurs ou dessinateurs. Au milieu de toutes ces activités (et bien d’autres, comme l’organisation du festival ‘C’est dans la vallée’ depuis 2000), Burger produit encore des disques éclectiques, lorgnant du côté du rock, du folk et du sample électronique. Ses meilleurs titres, comme l’excellent "Arabécédaire" avec Rachid Taha, sont portés par cette fameuse voix grave alimentée au tabac qui renforce l’atmosphère hypnotique et planante de la musique. Amateur également de reprises (il faut écouter sa version de "The Days Of Pearly Spencer"), l’ex Kat Onoma a sorti en 2011 un album entier qui revisite le Velvet Underground avec une dévotion presque trop déférente : ‘This Is a Velvet Underground Song That I'd Like to Sing’. A la Fête de l’Huma, le répertoire de Rodolphe Burger sera certainement différent et surtout réinterprété en fonction de l’humeur de l’artiste.

Les meilleurs concerts de dimanche

Hubert-Félix Thiéfaine

Hubert-Félix Thiéfaine, dit HFT pour les intimes, a réussi une longue et riche carrière à l’ombre des médias. Après avoir fait ses armes dans les années 1970 comme chanteur rive gauche, une tradition chansonnière et engagée que Renaud revigore aussi à la même époque, ce Jurassien commence à connaître le succès en 1982 avec l’album 'Soleil Cherche Futur', certifié double disque d’or. Durant la décennie, celui qu’on dit marginal et écorché vif accouche de classiques de la chanson française : "Alligators 427", "Lorelei sebasto cha", "113e cigarette sans dormir", ou encore le fabuleux "Les Dingues et les paumés", s’ajoutent à "La Fille du coupeur de joints", son titre le plus fameux. Paradoxalement, son refus d’entrer dans le jeu des médias permettra au chanteur de passer le cap des années 1990 sans souci, là où d’autres sombreront dans l’oubli. Symbole de cette réussite aux franges du système, Thiéfaine remplit Bercy en 1998 sans faire le moindre battage publicitaire ! Il faut dire que la personnalité du bonhomme séduit aussi bien les anciens que les plus jeunes, qui connaissent ses vieux morceaux par cœur. Grâce à des textes superbement ficelés et un charisme scénique indéniable, le chanteur se transcende en concert, il remanie son répertoire et sait jouer à la perfection de sa voix pour remuer la foule. Sa manière incantatoire de scander les paroles rappelle d’ailleurs beaucoup Léo Ferré, dont il est clairement l’héritier le plus direct. Peu importe si sa geste chansonnière tourne parfois à la caricature du maître, l’engagement politique qu’il insuffle ici ou là dans ses chansons plaît beaucoup aussi, au point de devenir des moments forts lors de ses spectacles (il suffit d’entendre sa performance sur "Exercice de provocation avec 33 fois le mot « coupable »" pour être saisi par le tour de force). Son dernier album, 'Suppléments de mensonge', est paru en 2011. Inspiré par l’enfance de Thiéfaine, il se veut plus noir et nostalgique que les précédents, mais toujours rassembleur et brillant puisqu’il a reçu la Victoire de la musique 2012 du meilleur album de chansons.

Bernard Lubat et Richard Bohringer

Sacré bonhomme que Richard Bohringer. Sa carrière impressionnante ponctuée de deux Césars (‘Le Grand Chemin’, ‘L’Addition’) et de rôles marquants (‘Subway’ de Luc Besson, ‘Une époque formidable’ face à Gérard Jugnot, ‘La Reine blanche’, avec Catherine Deneuve...) a fait de lui une figure emblématique des années 1980 et 1990. Protégé de Jean-Loup Hubert et de Jean-Pierre Mocky avec lesquels il a beaucoup tourné, il est aussi l’auteur du best-seller ‘C’est beau une ville la nuit’. A 70 ans le poète baroudeur, acteur militant et chanteur révolté, trimballe toujours la même énergie revendicatrice, et la soif intarissable de partager ses émotions et ses combats sur scène. Accompagné de Bernard Lubat et de Los Goyats d’Uzeste, le conteur-slammeur chantera la Liberté, l’Egalité et la Fraternité sur des airs de swing et de blues lors de la fête de l’Huma.

Recommandé
    Vous aimerez aussi
    Vous aimerez aussi
    Publicité