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10 albums à écouter maintenant

Ou tout à l'heure, hein, on n'est pas si pressés

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1/ Alt-J • 'This Is All Yours'

Presque aussi attendu que le nouvel Aphex Twin, le second album des Alt-J n'a pas à rougir de son prédécesseur. On retient pour l'instant surtout les épatants singles, ce "Every Other Freckle" de toute beauté, un "Hunger of the Pine" sombre et intriguant (sample de Miley Cyrus, vers de Musset chantés en français...), enfin une curiosité, "Left Hand Free", sorte de boogie blues entre Eagles of Death Metal et les Black Keys. A chaque fois, la voix perçante de Joe Newman fait mouche. Le reste du disque frappe moins l'esprit mais il mérite d'être attentivement écouté.

2/ Breaking Fuel • 'More More More'

Vous ne les connaissez pas encore, mais ces Bordelais ont du talent à revendre. Surtout, ils ont le mérite de reprendre le flambeau d'un genre un peu disparu : la fusion rock à la At The Drive-In/The Mars Volta, voire Infectious Grooves pour ceux qui connaissent. On trouve donc des éléments de progressif, de rock expérimental, de jazz, de reggae, de punk, sur ce très bon disque, qui apporte du changement dans un paysage musical souvent monotone. Rien de prétentieux, rien d'ennuyeux, juste de l'énergie et des chansons à l'efficacité pop intacte.

3/ Ty Segall • 'Manipulator'

Si vous vous demandiez où est passée la flamme du rock, sachez qu'elle est depuis quelques années dans les mains de ce fantastique Californien. Après avoir touché au garage, au punk, au rock psychédélique, au folk, le voici qui mélange tout ça dans une veine glam totalement seventies. Surtout, il semble que Ty ait écouté les Kinks en boucle depuis un ou deux ans, vu l'influence du groupe anglais sur une bonne partie de 'Manipulator', ne serait-ce que dans le titre de chansons comme "Susie Thumb" ou "The Connection Man", rappelant des noms comme "Wicked Annabella" ou "Plastic Man". Le génial "Feel" fait quant à lui méchamment penser au formidable "Powerman" de ces mêmes Kinks. Un patronage qui convient totalement à cet album parfait, classique et pourtant éminemment actuel.

4/ Halasan Bazar • 'How To Be Ever Happy'

Le petit label Requiem pour un twister est tombé amoureux de ce groupe danois au point de rééditer aujourd'hui en vinyle ce qui n'était autrefois qu'une cassette, et on comprend pourquoi. Paru en 2012, 'How To Be Ever Happy' est une merveille de folk et de rock psychédélique, un disque intemporel, délicat, sensible, romantique. On y entend du Love, mais aussi du Syd Barrett, du Donovan, du White Fence, du Fleet Foxes. C'est splendide, alors bravo au label pour cette initiative grandiose.

5/ Feu! Chatterton • EP

Retour en France avec les Parisiens de Feu! Chatterton, groupe dont l'image dandy ne doit pas cacher la musique efficace et rock. Après le fondamental "La Mort dans la pinède", ils sortent enfin leur EP, emporté par un titre différent, "La Malinche", dansant, un brin électro, toujours servi par la poésie juste et fine d'Arthur, le chanteur. On aime beaucoup aussi le texte et le concept de la chanson "Côte Concorde", sur le naufrage du Costa Concordia le vendredi 13 juin 2012 au large de la Toscane.

6/ Psycho Mutants • 'Baby Burn'

Maudites idées reçues ! Pour certains, un grand groupe est forcément américain ou anglais, parfois australien ou français, scandinave et allemand à la limite. Seulement voilà, les très bons Psycho Mutants sont hongrois. Financé sur KissKissBankBank, leur album 'Baby Burn' ressemble à Nick Cave, aux Cramps, à de la musique du bayou, du swamp rock et de la country vaudou, le tout sur fond d'airs balkaniques. Inutile de préciser que le résultat casse la baraque et pourrait se retrouver facilement sur une BO de Tarantino. Rien à jeter sur cet album, qui s'écoute comme un générique de 'True Blood'.

7/ First Aid Kit • 'Stay Gold'

8/ Black Strobe • 'Godforsaken Roads'

C'est le retour d'Arnaud Rebotini et de son groupe Black Strobe, curieux mélange d'électro et de rock. Comme avec Psycho Mutants, on retrouve une forme de rock du bayou (Nick Cave n'est toujours pas loin), un truc de crooner sudiste qui chante avec les bottes dans la boue comme le single "Broken Phone Blues" l'illustre bien. Les chansons portent des noms en « blues », en « swamp » ou en « boogie », que des trucs qu'on aime bien, et les touches électroniques ne dénaturent pas trop les racines rock de la musique. Au contraire, le disque fonctionne et séduit, à l'image des meilleures chansons : "Monkey Glands", "Blues Fight", "He Keeps On Calling Me". 

9/ NLF3 • 'Pink Renaissance'

Groupe de rock électronique et instrumental formé par trois Français, Nicolas Laureau, Fabrice Laureau et Mitch Pires, NLF3 sort un nouvel album. Comme de la musique de chambre du futur, tricotant les thèmes avec un art consommé du mouvement. Les motifs obsessionnels semblent se répéter mais ne radotent pas, accélérant, ralentissant, s'ornant de nouveaux motifs eux-mêmes réitérés. Il faut écouter le somptueux "Comets" pour se rendre compte de la puissance du résultat quand il est exécuté de façon parfaite.

10/ Greenleaf • 'Trails and Passes'

Label consacré au stoner, Small Stone Records a sorti cette année un excellent disque de ce genre dont on peut dire qu'il produit régulièrement de bons mais confidentiels groupes. « There's no such thing as bad stoner », aime-t-on répéter, et les Suédois de Greenleaf ne dérogent pas à cette règle. Ici, l'influence des seventies est patente, mais on apprécie les efforts de composition du groupe, capable de produire un "Ocean Deep" tout en subtilité, un "Our Mother Ash" acéré, un "The Drum" sexy. Les Suédois ne sont pas des spécialistes du stoner pour rien.

Bonus/ Goat • 'Commune'

Les freaks californiens et londoniens n'ont qu'à bien se tenir : la nouvelle référence psyché nous vient tout droit de Scandinavie (de Suède exactement), où il fait bon se réchauffer huit mois par an avec de bonnes jams aux couleurs chatoyantes. Dans ce deuxième album, aussi impressionnant que leur premier 'World Music', Goat poursuit son exploration de contrées musicales où les frontières n'existent plus (instruments exotiques, inspirations orientales et occidentales), pour un trip audio de 38 minutes dont on a du mal à redescendre. « Turn on, tune in, drop out ! »

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