Il s’est fait connaître grâce à sa "Lente dépression". Lui, c’est Arne Vinzon (pour Arnaud Vincent), un chanteur décalé qui déclame des paroles à la poésie surréaliste, pleines de dérision, sur la synthpop minimaliste et froide jouée par son cousin Matthieu Devos. Une écoute trop pressée de leurs chansons pourrait déboucher sur un malentendu, sur l’impression qu'Arne Vinzon fait de la musique glauque. Or, le chanteur l’a précisé en interview : « Non, non, je ne suis pas la nouvelle Barbara. » On confirme. Exemple avec le génial "Les Otaries", une ode hilarante et touchante au zoo de Vincennes, où l’on entend parler de « wapitis tout doux » d’« éléphants hétérosexuels », de « pumas interlopes » et d’otaries donc, qui « lisent dans le texte les philosophes allemands ». C’est si bon que l’air ne vous quittera plus de la journée, voire des années à venir. Après un premier et excellent 'Le Monde entier', le duo a sorti un nouveau disque en 2013 dont le single "Je ne partirai pas, je n’irai nulle part" confirme le talent.
Difficile de trouver meilleure première partie pour ce concert que Sydney Valette, adepte d'une électro-pop héritière de la cold wave française, quasi 8-bits par instants, où le chant laisse place à des incantations mélancoliques qui évoquent le Taxi Girl désabusé de "Paris". Les textes racontent des choses banales en toute simplicité, comme dans le titre "Dimanche" : « Aujourd'hui c'est dimanche, ce soir, je n'sors pas, je reste tranquillement à la maison, et lis un livre. J'essaye de faire le vide dans mon esprit, et bois du thé minceur, en mangeant des légumes verts, biologiques. Il s'agit de cesser toute activité, et aborder ainsi le corps purifié de toutes les merdes qu'on a ingurgitées, le vendredi et le samedi soir. »