Soirée hip-hop internationale
Pendant des années, Blake Worrell a participé à l’incroyable aventure Puppetmastaz, le collectif berlinois bien connu pour son hip-hop inventif, dynamique et incomparable. Dans la lignée de son ancien groupe, le rappeur continue à renouveler le genre, mais en solo. Souvent comparé à des francs-tireurs excentriques comme Franz Zappa (sans doute à cause de sa moustache bien fournie), Worrell a le mérite de ne pas se reposer sur ses lauriers. Capable de moduler ses cordes vocales et de changer de voix grâce à son expérience avec les marionnettes de Puppetmastaz, le chanteur est un formidable artiste multi-facettes, qui se réinvente à chaque concert. A la Boule Noire, il vient nous présenter son nouveau single, "Walking The Walk", prémices à un prochain album.
Même s’ils sont Néerlandais, les Dope D.O.D. produisent un son particulièrement britannique, du hip-hop sur fond de dubstep, un cocktail qui a fait la marque de fabrique du « grime », ce genre éminemment anglais. Le flow est agressif, tandis que la musique ressemble à une techno minimaliste de club londonien. Il faut reconnaître que le résultat est parfois étonnant, même si ce groupe né en 2006 n’a pas beaucoup produit de single à succès. Leur première réussite est toute récente, il s’agit du clip de "What Happened", un tube qui a atteint les 7 millions de vues sur Youtube. Nul doute que leur performance à la Boule Noire, après un passage par Rock en Seine cet été, sera suivie avec attention.
Comparés aux Beastie Boys ou encore aux Puppetmastaz, les Maniacx n’ont en réalité pas les qualités suffisantes pour mériter de tels rapprochements. En revanche, ils détonnent suffisamment dans le paysage du hip-hop français pour qu’on parle d’eux. Ce trio composé de Stef (Flik Flak), Ben (Nawak) et Fred (Duff) fait preuve d’éclectisme en mélangeant influences rap, metal, électro et jeux vidéo 8-bits dans un joyeux bordel qui incite certains à faire les comparaisons citées plus haut. Pour autant, le talent fait trop souvent défaut à ces Cannois qui, hormis quelques réussites telles que "Crazy Sounds with the Aliens" et un ou deux titres sympathiques réalisés en duo avec les puppets berlinoises, peinent à trouver leur voie. Difficile de voir en eux autre chose que la variation française des Puppetmastaz et certains ratages complets comme "I Want A Mullet", qui massacre le riff de "Ride The Lightning" de Metallica, montrent les limites d’un groupe surtout brillant en concert, où leur énergie trouve son parfait exutoire. A voir si le prochain EP des Maniacx ouvre la voie vers davantage d’ambition. Première réponse à La Boule Noire lors du festival MaMA.