Dans le cadre de la 27e édition du festival Les Inrocks.
Après vingt-cinq ans de carrière, le leader éclectique du groupe phare de la brit pop Blur signe son premier album solo. Damon Albarn décrit ironiquement 'Everyday Robots' comme l'album le plus collaboratif auquel il ait participé. Paru fin avril, produit avec Richard Russell, le disque du chanteur de Whitechapel est porté par les singles "Everyday Robots", "Lonely Press Play" et "Photographs", que l'on a hâte d'écouter en live.
En français, le suffixe -oïde signifie en général « en forme de », comme dans « androïde ». Une petite étymologie franglaise de Moodoïd nous informe donc que le groupe s'appelle « en forme d'humeur ». Et des humeurs, il y en a un paquet dans leur 'Monde Möö', premier album fluctuant sorti en août, parfois à l'intérieur d'un même morceau, comme le faisaient par exemple Frank Zappa, David Bowie ou Robert Wyatt, influences revendiquées qui s'entendent ici ou là sur le disque. Il y a d'ailleurs chez Moodoïd cet aspect décomplexé que revêtait la musique des années 1970, ne s'embarrassant ni des étiquettes, ni des outrances, n'hésitant pas à surproduire, résultat des avancées technologiques autour du studio, qui devient alors un instrument à part entière. On retrouve ces tendances à l'œuvre dans le groupe de Pablo Padovani, fils du jazzman Jean-Marc Padovani. Un côté foufou aussi, qui enchaîne des nappes psychédéliques avec des délires orientaux enfantins suivis de cassures de rythme bluesy, comme dans le titre "Les Oiseaux". La langue française colle merveilleusement bien aux circonvolutions mélodiques de Pablo Padovani, qui derrière les arabesques jazz, rock ou orientales a caché des trésors de chansons françaises. Seul morceau en anglais, "Yes & You" est également très réussi, mais perd un peu du charme secret que les paroles déclamées en français avec beaucoup d'effet sur les voix apportent à l'ensemble. Et puis, il y a le merveilleux "La Lune", un son psychédélique et pop plus moderne, s'approchant de ce que font actuellement les Temples ou Jagwar Ma par exemple. Avec ses chœurs féminins, une constante de l'album, la chanson berce l'auditeur de son roulis rêveur. Après tout, c'est bien la lune qui accueille les songes et fait les marées.
Ce soir-là, vous pourrez également vous laisser porter par la soul des deux jeunes jumelles d'Ibeyi.