Session Victim

Critique d'album : Session Victim • 'See You When You Get There'

A écouter chez soi, en vadrouille, et pourquoi pas même en club.

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Quel pur label que Delusions Of Grandeur. Capable de signer des artistes comme 6th Borough Project, The Revenge ou Ben la Desh... La crème de la disco-house, que l'on pourrait facilement comparer au catalogue de Seazly Beats Recordings, autre maison adepte du genre. Mais aujourd'hui, on va particulièrement s'intéresser à l'une de leurs plus grosses fiertés : le duo d'Allemands Session Victim.

La première fois qu'on a entendu parler de ces deux gaillards, c'était en 2012 avec 'The Haunted House Of House', premier opus qui nous a dévoilé leur talent en tant que partisans d'une musique électronique tantôt chaleureuse, tantôt plus mélodique. Mais ce sont leurs lives qui ont impressionné les foules. Table de mixage, boîte à rythmes, contrôleurs, basse électrique... Hauke Freer et Matthias Reiling usent d'un gros matos et d'une énergie capable de faire bondir les timides (il n'y a qu'à voir ici). Rien d'étonnant alors que l'on vous parle aujourd'hui de leur dernier album, 'See You When You Get There', tout juste sorti sur le label londonien.

Boum. Première écoute, on se laisse rapidement séduire par le premier morceau "Do It Now", aux percussions africanisantes et au groove incontestable. Vient ensuite la petite bombe "Hey Stranger", ballade soul qui inaugure l'utilisation manifeste de la voix dans la discographie des producteurs. Très jazz, très vaporeuse, on y entend même le bruit de la mer. On retrouve cette tranquillité dans l'excellent "Hyuwee" : chanté façon pop et pimpé au banjo, il nous emmène tout droit sur une plage d'Australie. De façon plus générale, ce qui épate dans cet album - que l'on peut sans conteste qualifier de réussite -, c'est sa diversité. Diversité, oui, mais pas fouillis pour autant. Ici, on passe de tonalités hip-hop ("Crystal Maze") à funk ("Stick Together"), de chaleur ("Never Forget") à froideur ("The Most Beautiful Divorce Ever"), et de paisible ("See You When You Get There") à plus énervé ("Under Your Spell"). Au sein même des morceaux, on retrouve cette variable, cette capacité à exciter l'oreille pour la laisser se poser jusqu'à la prochaine vague d'agitation (le meilleur exemple étant le très singulier "Make People Dance"). Et malgré toute cette richesse, on ne pourra jamais reprocher à l'album d'être hyperactif. Les enchaînements sont aussi surprenants que logiques, finalement. "Eo's Place" a d'ailleurs parfaitement trouvé sa place en tant que dernier morceau : il fait penser à un générique de fin d'un polar des années 1980. Cette fluidité encourage grandement l'écoute complète de l'album. Que l'on réécoutera d'une traite volontiers. Addictif, abouti, il comblera aussi bien les puristes que les visionnaires, en laissant presque autant de place aux instruments organiques, piano inclus, qu'aux instruments électroniques. A écouter d'urgence, chez soi, en vadrouille, et pourquoi pas même en club. 

>>> Session Victim, 'See You When You Get There', sortie le 16 novembre 2014 chez Delusions Of Grandeur

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