Grands formats est enfin, pour nous, l'occasion de trouver ce que nous sommes venus chercher dans l'ouverture de la Philharmonie : de la démesure. Equivalent musical des Monumenta du Grand Palais, le cycle d'un week-end proposera des concerts aussi tenus que « les feux d’artifice de Haendel, le romantisme exalté de Rachmaninov, une soirée jazz en big band, une œuvre (littéralement) disproportionnée telle que l’“orgasme” pour 100 guitares de Glenn Branca… ».
Le père spirituel des Sonic Youth représente bien cette volonté de proposer toujours plus avec son mur du son à en faire pâlir Phil Spector et My Bloody Valentine, mais aussi avec son invitation à prendre part au projet à condition de savoir lire une partition. Un projet fou qui lui garantit une place de choix à côté des deux big bands Ping Machine et Orchestre Danzas jouant ensemble le 21 février, de Rachmaninoff interprété le lendemain par le symphonique de Londres, et d'Haendel, auteur d'œuvres religieuses aussi épurées que 'Zadoch the Priest' et 'Le Messie'. Hervé Niquet et son Concert spirituel interpréteront eux le 'Music for the Royal Fireworks' du compositeur né allemand, initialement composé pour être joué par la bagatelle de 100 instrumentistes pour fêter le traité d'Aix-la-Chapelle dans la plus grande retenue. Alléluias et syndrome de Stendhal garantis.