Rabelais est à l’honneur au théâtre de l’Athénée. Cela pourrait surprendre, si ce génie de la littérature n’attirait pas autant les metteurs en scène et autres dramaturges friands d’univers burlesques.
C’est ‘Pantagruel’ qui ouvre les festivités. Le metteur en scène Benjamin Lazar abandonne, à cette occasion, la période baroque qu’il affectionne tant pour s’attaquer à la rudesse de la langue rabelaisienne. L’épopée chevaleresque du géant, depuis les gloutonneries de l’enfance jusqu’à la subtile plaidoirie finale, est accompagnée des notes d’une musique contemporaine, comme pour mieux faire surgir les contrastes de cette œuvre inclassable.
Puis c’est au tour d’Eugène Durif de prendre le relais avec ‘C‘est la faute à Rabelais’. Pas étonnant que cet insatiable amoureux des mots s’attaque à cet humaniste du XVIe siècle. Le duo de comédiens, dont l’auteur lui-même, s’interroge : et si les romans de Rabelais étaient coupables de tous les maux de ce monde ? Et voilà dépeinte une belle galerie d’artistes aussi farfelus qu’inconvenants, en chansons s’il vous plaît, dans une ambiance festive, absurde et excessive.
Deux spectacles en hommage à Rabelais donc, mais pas respectueux pour un sou, pour mieux faire écho au maître incontesté de l’irrévérence littéraire.