Critique

Docteur Glas

3 sur 5 étoiles
  • Théâtre
  • Recommandé
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Time Out dit

C'est dans un décor de salon de début du XXe siècle que la pièce débute. Des teintes pastel devant un fond de scène noir. Sur le plateau, entre un canapé, un fauteuil et un bureau, le docteur Glas se livre à des confidences, raconte avec un léger accent ses rencontres ratées, ses amours éteintes et ses questionnements éthiques. Manifestement troublé par le serment d'Hippocrate et une vie involontairement solitaire, Glas soigne ses patients avec un dévouement subjectif mais honnête. Alors quand Helga, la jolie femme du pasteur pousse la porte de son cabinet, il ne faut guère de temps pour que le preux docteur se presse à son secours.

Presque entièrement construite autour du personnage du médecin, la pièce de Hjalmar Söderberg pénètre dans les interrogations les plus intimes du docteur et dans les mœurs contradictoires de l'époque. Et c'est dans sa peinture subtile d'une société machiste et étroite, dans son courage de parler du viol conjugal, dans sa fureur de liberté que le texte excelle. En mettant l'humain au centre de leur critique acerbe, l'auteur suédois et le metteur en scène (le docteur lui-même) offrent aux deux acteurs l'espace de jouer toute une gamme d'émotions, du désespoir au délire. Malgré le classicisme évident de la mise en scène, malgré l'économie de moyen, la magie opère. Alors bien sûr, on aurait aimé un brin plus de créativité scénique, et évidemment certaines scènes fonctionnent mieux que d'autres, mais la richesse du jeu de John Paval, la sincérité fragile de Sofia Efraimsson suffisent à apprécier comme il se doit cette histoire aux portes de la morale.

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Prix
De 13 à 24 €
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