La dernière du 'Roi Lear' au TNP de Villeurbanne a eu lieu mi-février. Un véritable succès public et critique, dû en grande partie au jeu époustouflant d’un Serge Merlin de 81 ans et pourtant sans âge. Rompu depuis bien longtemps à l’exercice shakespearien, le comédien s’était déjà approprié Lear il y a trente ans. Il connaît sur le bout des doigts les failles et les fragilités du personnage, les pièges et les difficultés du rôle. C’est d’ailleurs de lui que vient la commande de cette pièce auprès de Christian Schiaretti, directeur du TNP depuis 2002 et fervent défenseur du théâtre de répertoire.
Le metteur en scène est bien loin d’un énième 'Roi Lear' réduit à la seule folie de la vieillesse. Schiaretti prend véritablement en charge la puissance politique de la pièce et la multiplicité des jeux de pouvoir. La complexité de l’intrigue et des personnages secondaires trouvent un large écho auprès des 25 comédiens qui se partagent un plateau au décor unique. Un spectacle qui se veut haletant de bout en bout. Le Théâtre de la Ville accueillera ce morceau de bravoure en mai prochain. « L’orage continue. »