Savez-vous qui est Kenneth Arnold ? En quoi consiste le projet Blue Book ? A quelle vitesse se déplace la lumière ? Alexandre Astier, monsieur ‘Kaamelott’, sait toutes ces choses. Et c’est d’ailleurs le sujet passionnant de son ‘Exoconférence’, un one-man show documenté en forme de cour magistral sur le système solaire, la Voie lactée, le Big Bang et les petits hommes verts. Un voyage intergalactique qu’il dirige à l’aide de Swan, la version hi-tech et désobéissante de Siri. Mis en scène par Jean-Christophe Hembert (alias Karadoc dans ‘Kaamelott’), ce spectacle à la scénographie minimaliste (un écran, un escalier et un placard magique) ne fait pas seulement rire au détriment de Roswell et de son étrange localisation, mais questionne notre rapport au monde et aux croyances. « L’histoire de l’astronomie terrestre n’est qu’une longue route vers l’humilité. La question des extraterrestres serait plutôt : « Comment ne pas se vexer qu’ils ne nous veulent rien ? » Bonne question.
Pendant une heure et demie, Alexandre Astier, micro greffé à l’oreille, décortique les faits et démonte les idées reçues. Pluton en prend pour son grade, tout comme le fameuse plaque de la sonde spatiale Pioneer, point culminant du spectacle, et running gag savoureux. Oubliez les monologues scientifiques monotones, la cosmogonie vue par Astier n’a rien de commun avec les cours d’astrophysique mal fagotés de notre enfance. Sur la scène du Rond-Point, notre système solaire égocentré en prend un coup et c’est peu de le dire. Pour affûter son argumentaire, l’auteur et interprète dialogue avec Copernic, re-contextualise la dénomination de « soucoupes volantes », et se moque gentiment, vidéos à l’appui, de nos préoccupations intergalactiques.
Une conférence-spectacle qui avec humour et intelligence nous invite à revenir à l’essentiel : à lever la tête et observer les étoiles plutôt que de tirer des plans sur la comète.