Après ‘Andromaque’ en 2003, ‘Bérénice’ en 2006 et ‘Britannicus’ en 2012, Jean-Louis Martinelli achève son cycle racinien sur l’histoire de la reine Phèdre, épouse de Thésée et coupable d’un amour interdit pour son beau-fils Hippolyte.
En 2000 déjà, alors qu’il officiait encore à Strasbourg, Martinelli s’était attelé au complexe de Phèdre, à travers la version du poète grec Yannis Ritsos. Pour celle de Racine, son choix d’un dispositif bi-frontal peut s’avérer pertinent s’il évoque un couloir à l’intérieur duquel se déroulent les drames. Plaçant le désir comme personnage principal de la pièce, le directeur du théâtre des Amandiers voit de l’apaisement dans la violence contenue et distillée par ces alexandrins assassins. Citant Antoine Vitez (« la tragédie c’est l’histoire des larmes »), il envisage la mort des protagonistes comme un mal nécessaire à la reconstruction d’un monde nouveau.