Philippe Minyana, auteur de 'Chambres' et 'Inventaire', se sert souvent de la profonde intimité de ses personnages pour parler du monde. En écrivant cette dernière pièce, il avait en tête une comédienne en particulier, Catherine Hiegel, dont on suivra le chemin de femme malade et alitée tout au long du récit.
Le chemin sera d’abord temporel. On remonte les époques pour voir défiler le père, le mari, le fils ou l’amie d’enfance. Tous ces personnages joués par les mêmes comédiens nous embarqueront doucement dans une succession de scènes teintées de subtilité et d’onirisme. Chemin spatial également puisque cette femme s’éloignera de la chaleur de son lit pour pénétrer la forêt sombre et glaciale qui entoure sa maison, où elle fera les rencontres les plus terrifiantes. Si la référence au conte saute aux yeux, les monstres étranges et les peurs inavouées sont revisités à travers le philtre de la maturité et de la vieillesse. Les loups ont changé de fourrure mais sont loin de s’être assagis.
'Une femme' explore une narration poétique et cruelle, plus proche des métamorphoses d’Ovide que du conte pour enfants, qui raconte simplement les différents passages de la vie.