Pour qui ? Si tu veux découvrir un classique contemporain.
Voir quoi ? Marivaux en featuring avec Disney.
Une vilaine fée s’éprend d’Arlequin et décide de le kidnapper. Pas de chance, le jeune homme est bête comme ses pieds et ne comprend rien aux sentiments. Un jour, pourtant, il tombe sur une bergère qui passait par là avec ses moutons et sera libéré de son idiotie par l’amour.
Les reprises au théâtre se font rares. C’est vous dire à quel point ce spectacle, l’un des premiers de Thomas Jolly, est une pépite qui a su marquer. Réécriture d’un texte de Marivaux, cet Arlequin poli par l’amour est d’une décadence, d’une intensité juvénile sans pareil. Sur scène pas grand-chose, quelques ampoules, une toile et un interrupteur en guise d’accessoires (ça et quelques surprises). Pas grand-chose si ce n’est une troupe d’acteurs aux talents multiples qui entrecroise joyeusement les pratiques : un peu de burlesque par-ci, un peu de clownesque par-là, saupoudré de comédie musicale made in Disneyland pour un show à l’ambiance de cabaret des merveilles.
Ce fourre-tout jouissif montre bien les chemins parfois étranges que peuvent prendre les sentiments. Plus encore, ce sont les réactions amoureuses qui engendrent elles-mêmes la scénographie ; attendez de voir ce qu’il se passe sur scène lorsque les gens s’embrassent. Surgit alors ce lyrisme tout simple, celui du vent, de la musique, des murmures de lumière : la poésie des baisers. Et puis ça fait du bien de badiner un peu avec l’amour. Du spectacle vivant, très vivant.