Pourquoi l'ouverture d'un nouveau théâtre à Sénart s'est-elle imposée ?
En quelques années, le paysage urbain de la communauté d'agglomération à laquelle appartient Sénart s'est transformé. On est passé d'un espace aux habitations clairsemées, avec le centre commercial Carré Sénart comme centre névralgique, à un espace qui concentre à présent toutes les activités nécessaires à la vie. Avec un taux de croissance de l'emploi de 2 % par an – contre 0,5 dans le reste de l'Ile-de-France –, cette ville nouvelle est un peu un rêve éveillé pour ceux qui viennent s'y installer, comme le dit le président de la communauté d'agglomération de Sénart Michel Bisson avec qui j'ai imaginé le projet de ce lieu en 2008. L'art fait partie de la vie de la cité ; il fallait un théâtre à la mesure de celle-ci. Les salles de Combs-la-Ville et Moissy-Cramayel étaient devenues trop vétustes et nous limitaient dans nos possibilités de programmation.
Quel type de pièces allez-vous programmer durant cette première saison, que vous n'auriez pas pu accueillir auparavant ?
Grâce à la fosse d'orchestre pour quarante musiciens dont nous disposons dans la grande salle, le Théâtre-Sénart va pouvoir programmer de l'opéra. C'est pour moi la plus grande nouveauté, et j'en suis très fier. A Sénart aussi, on a bien droit à un peu de luxe ! Cette saison, nous allons accueillir 'Les Noces de Figaro' de Galin Stoev, fin novembre 2015. Les plateaux des deux anciennes salles n'étaient pas du tout adaptés à la danse ; nous allons nous rattraper ici. Les 24 et 25 novembre, nous pourrons par exemple voir 'Political Mother' du très fameux chorégraphe Hofesh Shechter, que faute de jauge et de taille de plateau suffisantes nous n'aurions jamais pu faire venir à Sénart auparavant. Et bien sûr, cela nous permettra de nous ouvrir à tous types de formes originales et attractives. Dans nos anciens locaux, on ne pouvait par exemple pas faire disparaître un comédien par le sol. On peut maintenant s'offrir cette magie...
Sur le plan de l'action culturelle, comment comptez-vous travailler ?
Nous avons fait construire une très belle salle pour les répétitions et l'action culturelle. La salle René Gonzalez, de mêmes dimensions que le plateau de la grande salle. Dès l'ouverture du théâtre, deux comédiennes de la compagnie Pipo vont par exemple accueillir chaque semaine en atelier la troupe des amateurs du Théâtre-Sénart. Nos trois artistes associés – le comédien et metteur en scène Patrick Pineau, le chef d'orchestre François-Xavier Roth et le chorégraphe Sylvain Groud – vont aussi participer à diverses activités. Des rencontres, des stages, des lectures... Depuis sa création en 1986, notre scène nationale s'est constitué un public, que nous allons inviter à s'approprier les nouveaux lieux.