Avec qui ? Un(e) sainte-nitouche de plus de 17 ans
Voir quoi ? Un freak show bien chaud
Un piano à queue en équilibre précaire au-dessus du bar, un serveur qui passe les plats en cagoule noire… A peine entré sous le chapiteau, et avant même que le spectacle ne commence, nous voilà immergés dans le monde fantasmagorique du Cirque électrique, qui expérimente depuis une dizaine d’années les marges des arts vivants en bordure de Paris, sur la dalle de la porte des Lilas. Avec Cabaret décadent, le Cirque propose sa conception endiablée du dîner-spectacle, à mille lieues des frous-frous bien repassés du Lido. Ici, c’est plutôt ambiance collants filés et chorégraphies freestylées. Lancée par un Monsieur Loyal dégingandé le cul à l’air, talons XXL et lunettes de soleil qui s’amuse à balancer des avions de papier sur la tête des convives, la revue démarre par une leçon de hou-ha qui rythme l’arrivée d’un boxeur en slip noir, talons et gants roses, armé d’une cagoule façon la Crampe dans Pulp Fiction.
Derrière, une contorsionniste en robe de mariée et maquillée à la Harley Quinn vient démontrer la souplesse de son entrejambe et résumer une première partie à la fois sensuelle, trash et comique, qui nous transporte dans une sorte de continuum mixant cabaret, cirque, club de strip-tease et salle de concert. Après l’entracte, le spectacle, ambiancé par une bande de zikos au taquet, monte en pression et en dangerosité, virevoltant entre sadisme, masochisme et effeuillage, featuring une barre de pole dance, une agrafeuse, une disqueuse ou un sabre pour une deuxième mi-temps encore plus électrique et encore moins habillée… Petit conseil : commandez à boire juste avant le top départ pour ne pas vous retrouver à sec durant ce très chaud freak show.