Lorsqu’on va applaudir un humoriste sur scène, on attend vissé sur sa chaise le moment où à force de rire aux éclats, nos muscles abdominaux nous font souffrir. On essaye de respirer, de se calmer, on étouffe sa voix comme on peut. Un instant de bonheur presque douloureux.
Que les spectateurs de la Nouvelle Seine se rassurent, Céline Groussard est experte en la matière. Avec son petit air de copine de classe et sa voix chevrotante, l’humoriste déroule pendant une centaine de minutes un spectacle déconcertant où il est question de lucha libre, de la sexualité des seniors et de rigoles de métro. Il faut dire que « la petite brune qui dit des horreurs » n’a pas son pareil pour mettre en scène les moments les plus humiliants de son existence. Avec une naïveté tordante, elle raconte ses déboires amoureux, ses expériences les plus dégradantes et sa lutte incessante pour récupérer sa dignité et sa fierté. Maîtresse dans l'art de l'effet de surprise, Céline ose tout. Elle n’a peur de rien, pas même de raconter devant une salle hilare et avec un micro pour accessoire un épisode de bifle qui deviendra assurément légendaire. Jamais vulgaire, même lorsqu'elle parle de bukakke.
C’est toujours au moment où on s'y attend le moins que Céline déclenche nos plus gros fous rires. Un surprenant brin de femme qui mérite d’être connue.