Les spectateurs de théâtre ont assurément quelques avantages à Paris. La preuve ce soir à l’Européen avec de spectacle quatre étoiles de Bun Hay Mean. Une veste à paillettes sur le dos et un énorme sourire dessiné sur le visage, l’artiste saute littéralement sur le plateau encouragé par une musique tonitruante.
Entre sketch et impro
Forgé à l’improvisation et notamment au Jamel Comedy Club, l’humoriste a élaboré son spectacle avec, à la mise en scène, Papy, alias Alain Degois de AD2 Productions auquel on doit de très nombreux talents et notamment Sebastian Marx et Julie Bargeton. Un spectacle d’une heure où les clichés valsent et les sarcasmes fusent à toute allure. D’ailleurs, ne tentez pas d’applaudir, Bun n’a pas le temps. Il trace. Recordman en matière de blagues à la minute, Bun Hay Mean détonne par son flow ultra-rythmé et truffé d’argot des cités.
Chinois marrant
Né d’un père cambodgien et d’une mère chinoise, Bun Hay Mean, rapidement surnommé « Chinois marrant » par Kheiron (tiens, encore lui), ne manque pas de dérision et de vannes sur les Noichis. « T’as quel âge ? 8 ans ? Tu sais que moi, à ton âge, je fabriquais des chaussures ? » Mais les chinois ne sont pas les seuls à passer sous son rouleau compresseur : les Algériens, les Tunisiens et les Caucasiens en prennent aussi pour leur grade. « Moi, ce qui m’a choqué, c’est qu’elle m’a appelé le bridé. Il faut remettre les choses en place. Il y a plus d’Asiats que de vous. Je ne suis pas bridé, vous avez les yeux ronds. Pour moi, le monde est peuplé de hiboux. » D’ailleurs, on vous conseille de bien vous planquer dans la salle, l’humour acéré de Bun Hay Mean reste rarement bien tranquille sur le plateau.