Pour qui ? Les fétichistes de la main, et leurs enfants.
Voir quoi ? 50% cinéma, 50% théâtre, 100% manucure
Ça se la joue finger in the nose à La Scala. Une histoire racontée avec les mains, dansée avec les doigts, tout ça dans un dispositif pouce bleu : un écran projette un film qui raconte avec humour les morts de protagonistes peu chanceux. Entre autres mésaventures, un accident d’avion, une tempête de neige, une intolérance à la purée et un lave-automatique meurtrier. Mais surprise, le film projeté est créé en direct sur la scène à l’aide de décors et d’accessoires miniatures. Bienvenue à Marwen, mais en mieux.
On n’est pas dans une suite obscure de La Famille Addams, mais presque. Une aventure expérimentale dans laquelle les mains tiendraient le premier rôle. Pourtant les héros de Cold Blood, ce sont les gens au plateau. Les opérateurs, cameramen, comédiens qui créent les images au milieu des nombreuses maquettes, et ça de façon assez spectaculaire. On découvre alors un plateau de tournage et la poésie des effets spéciaux : la brume d’une forêt, le décollage d’une fusée, les déplacements de caméra, les kaléidoscopes fleuris… ça et quelques prouesses chorégraphiques à se casser un ongle.
Alors d’un coup, la magie n’est plus ce que l’on montre, mais bien ce que l’on fait pour y arriver. En bref, les processus de création. Un art de petites mains, de techniciens-danseurs qui s’affairent à la tâche et travaillent habituellement dans l’ombre. Ici les « ouvriers » sont les vraies stars. Celles qui font que tout est possible, que tout est merveilleux. Bravo !