© Kris Maccotta
© Kris Maccotta

Dans les coulisses de la Loge

Visite guidée en compagnie d'Alice Vivier

Publicité
C’est dans son bureau, caché dans un coin de la Loge, qu’Alice nous accueille. Un sandwich dans une main, des piles de dossiers de compagnies autour d’elle. En sept ans, la Loge est passée de la petite salle sans saveur au théâtre prometteur. La faute à une détermination sans faille et une programmation plus que convaincante. A l’heure où beaucoup de lieux parisiens s’enlisent dans des choix principalement commerciaux, la Loge résiste et s’affirme. Et pourtant, ce n’était pas une mince affaire. A tout juste 22 ans, Alice, encore étudiante à la Sorbonne, décide de reprendre les rênes d’un théâtre de poche situé dans le 9e. 20 m2 mais beaucoup plus que ce à quoi on peut s’attendre à cet âge-là. En compagnie de Lucas Bonnifait, comédien, et de Marc Armand, graphiste, ils auditionnent, prennent des paris, essuient les plâtres. L’identité du lieu naît petit à petit entre leurs mains. Puis l’envie de déménager les pique et les voilà mi-2008 dans tout Paris à la recherche d’un lieu à réhabiliter. « Les 20 m2 de La Loge théâtre étaient devenus trop étroits. On a posé nos conditions – rester entre le 1er et le 12e arrondissement – et on s’est mis à visiter à droite à gauche » raconte Alice. Au sommet de leurs prérogatives, l’envie d’investir un espace modulable capable de se plier aux exigences des metteurs en scène les plus audacieux. Il faudra néanmoins attendre septembre 2009 et quelques menus travaux, avant de voir la Loge renaître rue de Charonne dans les locaux d’un ancien studio de 90 m2. Une mécanique plus que rôdée et pourtant en octobre 2011, après deux ans de bons et loyaux services, la Loge est en danger… « C’est la seule fois où j’ai vraiment eu peur pour le lieu. Il faut dire que nous ne recevons que très peu d’aides et que seules les recettes – partagées avec les artistes – permettent au théâtre d’exister. » Avec une capacité d’accueil réduite (entre 80 et 120 spectateurs) et une ligne artistique exigeante, il leur fallait un coup de pouce pour assurer la pérennité de l’espace. D’où l'organisation de deux soirées de soutien idéalement appelées « All you need is Loge ». Un week-end de concerts pour récolter des fonds et retaper ce qui devait l'être. « C’était assez formidable de voir tout le monde se mobiliser pour nous aider, que ce soit d’anciens artistes passés par la Loge (Zaza Fournier, Albin de la Simone), la presse et même des parents de copains ! », poursuit Alice. La Loge pour l'instant saine et sauve, mais le chemin est pavé d’embûches.

Comment définirais-tu la Loge ?

Avant tout comme un lieu dédié à la jeune création. On privilégie surtout les artistes émergents auxquels nous n'offrons pas seulement un espace de diffusion mais également de création. Certains artistes bénéficient d'un temps de résidence pendant lequel on leur distille de nombreux conseils. Un lieu de vie et de rencontre, en somme. Et puis la Loge ce n'est pas que du théâtre, mais aussi de la musique.

Tous les genres de musique ?

Les concerts, c'est plutôt le domaine de Lucas ! Disons que l'on programme plutôt de la chanson, du rock, de la pop électro, de la folk aussi un peu. Tous les lundis ont lieu les soirées Klaxon en partenariat avec Asterios spectacles (Mina Tindle, Orelsan, Mademoiselle K). Et puis il y a aussi les Siestes acoustiques un dimanche par mois. On apporte avec soi son oreiller et on se laisse aller pendant une heure...

Votre grille de programmation est réglée comme un coucou !

Oui, plutôt précise ! Outre les lundis, du mardi au jeudi nous proposons deux créneaux horaires à 19h pour un concert ou un spectacle hebdomadaire sur une ou plusieurs dates puis à 21h un second spectacle joué quant à lui quotidiennement sur plusieurs jours. Les vendredis et samedis soirs, eux, sont réservés aux concerts.  Et puis il y a le samedi après-midi consacré à des lectures, des rencontres, des expositions.

Des projets pour cet été ?

On reste ouvert au mois de juillet pour le Summer of Loge. Une petite tradition estivale pendant laquelle on réinvite des compagnies et des groupes passés tout au long de l'année. Une création autour d'un thème (monstres et métamorphoses, frontière(s)) et deux spectacles par soir... mais aussi des concerts, des rencontres et des faux palmiers.

Recommandé
    Vous aimerez aussi
    Vous aimerez aussi
    Publicité