Pour qui ? Ceux qui cherchent le meilleur du rire
Voir quoi ? De l’humour sous sédatif
2018, c’était l’année de Djimo. Gagnant du Grand Prix du Festival d’humour de Paris, l’humoriste a su imposer un style à contre-courant. Comme ça, il donne l’impression d’être drogué, perdu sur une scène devant un public. En vrai, c’est juste un mec qui prend son temps à un niveau olympique. Un art du silence et de la pause, de la gêne aussi. Ou comment devenir Tortue Géniale en se la jouant tortue tout court.
S’il faut le voir pour le croire, il faut aussi le voir pour en rire. Le jeu de Djimo passe mal en vidéo, mais en live il fait mouche. Tout est une question d’atmosphère. Avec ça, il faut voir ses pieds, ses mains, sa posture. Il faut voir tout ça pour comprendre et apprécier la rythmique de ses mots. Car si l’humoriste paraît être à 20% (un mode économie d’énergie de naissance), il s’agit en fait d’un travail d’une minutie étonnante. Plus complexe que celles et ceux qui pensent la scène comme un terrain de basket sur lequel on court, saute, hurle pour se faire voir et entendre.
La discipline qu’a choisi Djimo est bien plus subtile, et du coup plus jouissive. Il raconte les choses de sa vie, sans faire comme tout le monde. Avec ce qu’il faut d’interactions avec le public, pour sortir de son texte et montrer qu’il mène aussi la danse en impro.