« Pardon, excusez-moi, pardon. » Brigitte et Nicole se frayent un chemin parmi le public avant de s'installer, le sourire crispé façon hôtesse de l'air, sur le plateau vide. Le but du voyage, nous explique-t-on, est d'appréhender la beauté. Large programme. Sortez votre ouvrage de Kant, la définition va commencer. Pour nous accompagner dans ce périple esthétique, les spectateurs surnommés « le petit groupe » a été confié à deux guides, hystériques et maladroites, la brune Nicole et la blonde, Brigitte. La perruque bien vissée sur la tête, Brigitte et Nicole ont la langue qui fourche, exécutent des danses rituelles étranges et multiplient les jeux de mots.
Le spectateur-visiteur est ainsi invité dans un dédale de salles et de couloirs imaginaires à découvrir la pièce des "Premières fois", celle de "La beauté du regard de l'amour" ou encore la salle des "Bains de jouvence" où le corps ressemble à une pièce de boucher. Et puis sans crier gare, le voilà perdu dans un aéroport ou soumis à des cris stridents. Vous l'aurez compris, c'est l'absurde qui règne ici. Point de scénographie, mais des sons pré-enregistrés et logorrhées infinies qui décrivent le décor qui nous entoure. 'La Beauté, recherche et développement' est avant tout un objet de théâtre farfelu, au sujet universel, parfois très drôle, mais dont on perd souvent le fil. La faute à un texte fort bien rédigé mais qui frise parfois l'indigestion de contrepèteries. Reste que, malgré la loufoquerie constante, 'La Beauté, recherche et développement' touche souvent juste, notamment grâce à ses deux comédiennes (Florence Muller (co-auteur avec Eric Verdin) et Lila Redouane) assez exceptionnelles. Tout n'est pas parfait certes, mais l'imperfection n'est-elle pas une forme de beauté ?
> Du 4 au 26 juillet - 20h35 au théâtre des Trois Soleils
> Durée : 1h