Critique

La Carpe et le Lapin

4 sur 5 étoiles
Catherine Frot et Vincent Dedienne montent sur scène avec un patchwork surréaliste sans queue ni tête
  • Théâtre
  • Recommandé
Alix Leridon
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Time Out dit

Voir quoi ? Un spectacle 50 % viande 50 % poisson
Avec qui ? Votre pote qui aime autant Duras que les chansons grivoises

La Carpe et le lapin, c’est un peu l’équivalent théâtral d’un restaurant qui proposerait à la fois des pizzas, des bo bun et de la blanquette de veau : on ne comprend pas trop la logique mais tout le monde y trouve son compte. Alors on préfère vous rassurer tout de suite : le spectacle est de bon goût et ne vous rendra pas malade.

L’association de Vincent Dedienne et Catherine Frot ressemble à la rencontre fortuite de Walter Benjamin et Nicole Croisille sur un plateau de théâtre à l’état brut, où les mécanismes sont mis à nu. S’inspirant des expériences poétiques des surréalistes, les deux comédiens offrent un patchwork sans queue ni tête qui s’ouvre sur un prologue déplorant l’absence de prologue du spectacle. Accompagnés par un pianiste, ils enchaînent les passages joués, chantés et dansés avec une séduisante maladresse. Si ça n’a pas de sens en apparence, on sent que les acteurs sont là pour se faire plaisir dans ce cadavre exquis théâtral qui leur va comme un gant.

On se laisse vite prendre dans cet engrenage de petites formes bien rythmées, amusantes et touchantes, et l’on s’émerveille des belles trouvailles scénographiques. À l’image d’une bonne vieille soirée tapas, c’est bon et sans prétention, réconfortant sans être renversant. On n’éclate pas de rire à tout bout de champ, mais on sort du théâtre en souriant avec le sentiment d’en avoir eu pour son argent.

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A partir de 14€
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