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Voir quoi ? Podalydès en string.
Le duc Orsino aime la comtesse Olivia et envoie Césario lui en toucher un mot. Olivia tombe amoureuse de Césario. Césario (qui s’appelle en vrai Viola) est une femme qui aime en secret le duc. Mais voilà, le frère de Viola refait surface et ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Bref, quiproquos à la pelle. #Shakespeare.
On connait la vocation du metteur en scène allemand Thomas Ostermeier pour les œuvres d’avant et les temporalités transgenres. Si on y trouve des éléments du passé (les tenues d’époque, les combats à l’épée, le lyrique médiéval), les choses d’aujourd’hui ne sont ici qu’une farce ringarde : les costumes de singe, les culs et pénis à l’air libre, le stand-up d’actu (le spectacle est plein à ras bord de jokes sur Macron). Un jeu des apparences qui fait croire que le patrimoine (c’est ainsi qu’ils l’appellent) parle enfin des enjeux contemporains. Mais c’est un mensonge. Il se déguise pour mieux séduire. Le présent il s’en moque.
Même si la pièce aborde en détail la question des genres et qu’il est difficile de ne pas en savourer l’intrigue, tout se passe là dans une horrible white room. Un laboratoire aseptisé pour du boulevard de galerie. La preuve dans ce moment d’électro, qu’on nous balance sans prévenir et qui tâche. Insoutenable instant où on demande en plus aux gens de taper dans les mains. « Un concert de casserole en pleine nuit », ou quand on essaye d’être ironique et cool. La Comédie-Française aura donc eu la peau d’Ostermeier. Triste fin.