Si le plancher était en réalité un mur, que serait le plafond ? Bonne question, n'est-ce pas ? Vous voilà dans une salle de spectacle. Vous êtes bien assis dans votre fauteuil, non ? Mais vos pieds touchent-ils vraiment le sol ? Dans le monde de Léo, rien ne va plus : son chapeau glisse bizarrement, sa cravate pend dans le mauvais sens, ses jambes penchent irrésistiblement vers le mur... Oui, quelque chose ne tourne pas rond.
Spectacle de cirque sens dessus-dessous, 'Léo' met en scène l'acrobate Tobias Wegner dans un cube où les lois de la gravité ne répondent plus aux normes. L'astuce est pourtant simple, il suffit à Tobias d'être filmé par une caméra qui projette en direct sur un écran contigu l'acrobate en action mais incliné de 90 degrés. Résultat ? Alors que Léo est tranquillement assis sur sa valise, sur la toile les spectateurs le voient flotter dans les airs. Et pour que le système soit encore plus troublant, le maître du subterfuge a installé les deux scènes – l'écran et la boîte dans laquelle Tobias évolue – côte-à-côte. L'on passe ainsi d'une réalité à l'autre, captant les détails qui trompent l'oeil et saisissant au vol les prouesses physiques accomplies par le circassien. Les premières minutes sont drôles et surprenantes, pleines d'une poésie du mouvement qui manque parfois aux spectacles de cirque. Mais alors que l'on pourrait se lasser du concept, Daniel Brière insuffle à sa mise en scène le fil narratif qui manquait. L'histoire s'envole ainsi à l'aide d'un bout de craie, de quelques projections et de beaucoup d'imagination. Plein de grâce et d'habilité, 'Léo' colle le sourire au public, visiblement enchanté du voyage.
> Du 4 au 26 juillet - 12h40 au théâtre des Béliers
> Durée : 1h05