Un spectacle musical ? Un hommage à Céline ? Pas du tout, enfin presque pas. Le spectacle d’Elise Noiraud, seul en scène autofictionnel, emprunte son titre à la chanson de Jean-Jacques Goldman mais fait bien plus que la fredonner.
Ecrite et interprétée par Elise Noiraud la pièce ‘Pour que tu m’aimes encore’ raconte les premiers émois d’Elise, 13 ans et demi, premiers baisers, première boom, premier voyage scolaire… Un voyage dans les années 1990. Alors que dans le poste de radio, on entend Céline Dion s’égosiller, Elise s’amourache de Tony, préfère sa bande de copines à sa mère, noircit des pages de son journal intime. Elle expérimente la vie et quitte, non sans difficultés, le monde de l’enfance. On ne loupera aucun épisode du quotidien de l’adolescente : le premier soutien-gorge, le projet de danse du collège, les préparatifs de soirée. Un récit raconté par Elise mais aussi par sa mère, sa prof de gym, la conseillère de région, la principale… Une collection de personnages joués tour à tour et dans un seul souffle par la comédienne. Seule sur un plateau nu, une malle et une chaise pour uniques accessoires, Elise Noiraud, « l’autre Elise », incarne tout ce petit monde. La prof d’EPS qui lâche des « putain » à chaque fin de phrase, la maman culpabilisatrice et mal dans sa peau, l’ado amoureuse... Un récit presque documentaire qui ne manque pas d’humour.
Alors bien sûr, ‘Pour que tu m’aimes encore’ parlera sans doute plus volontiers aux trentenaires qui jadis ont aussi fredonné le tube de JJG devant leur miroir. Les autres auront sûrement plus de peine à se sentir concernés par ces anecdotes d’adolescente ou de maman surprotectrice. Reste que ‘Pour que tu m’aimes encore’ parle du sujet avec intelligence, sans jamais sombrer dans le girly ou l’humour potache. Et on l’en remercie.