Inspirée de la vie du pianiste excentrique et virtuose Glenn Gould, Sentinelles nous assied sur les bancs d’une grande école de musique, où se jouent l’avenir et les aspirations de trois amis musiciens. Chacun des trois a son propre monde, bien défini, au bout des doigts… Et aucun, malgré une forte relation d’amitié, ne se ressemble.
Pendant un peu plus de deux heures (qui passent en un soupir), tous trois s’emploient à défendre leurs univers – face à nous, face à leur éminent professeur et face au jury d’un prestigieux concours. Quitte, parfois, à s’attaquer à ceux des autres. Trigger warning pour les fans de Mozart : le compositeur – pris en grippe par l’un des personnages – va prendre très cher dans le processus. Et dans cette petite guerre des sensibilités, Chopin lui-même ne sera pas épargné… Un vrai bain de sang, qui se révèle pourtant l’un des plus beaux hommages à la musique que le théâtre ait vu naître.
Installé sur les gradins intimistes de la salle Christian Bourgeois, à la MC93, le public est, du début à la fin, partie prenante de la mise en scène. Aussi, le sentiment de convivialité est quasi instantané. Le texte, signé du metteur en scène Jean-François Sivadier, semble ne jamais nous oublier ; si bien qu’on a presque l’impression de faire partie du casting. A la fin de la pièce, on aurait bien envie d’aller boire un verre tous ensemble pour refaire le monde et tailler un costard à Mozart (RIP). D’ailleurs, on est prêt à le voir une nouvelle fois, alors si vous êtes chauds… rendez-vous là-bas !