Fugue
© Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon
© Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Fugue

'Fugue' de Samuel Achache du 15 au 22 juillet au cloître des Célestins

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« L'essence du théâtre est d'ouvrir un conflit et de ne surtout pas chercher l'accord », déclare Samuel Achache à Marion Canelas dans le dossier de presse du spectacle. Pourtant sur scène, sa 'Fugue' sonne plutôt juste. On y croise des personnages emmaillotés dans des vestes d'hiver, munis de gants de fourrure et de bonnets de laine, des étendues blanches, et une petite cabane ouverte remplie d'instruments de musique. La neige crisse sous les pas des comédiens. Nous sommes en Antarctique dans une base internationale. Noël se confie à un dictaphone, Edouard rigole bêtement et Emilia parle aux morts. Ensemble, ils cherchent à grand coup de foreuse un lac immaculé emprisonné dans la banquise il y a quelques millions d'années.

En musique, une fugue est une sorte de canon, une superposition de trois ou quatre voix qui se répondent autour d'un même sujet. Sur scène, la 'Fugue' de Samuel Achache, superbe spectacle d'une heure et demie écrit collectivement, participe du même effet contrapuntique. Les voix parlées et chantées se mélangent et se suivent. « C'est une histoire qui se passe au pôle Sud, il y fait froid, il est question de l'amour et de la mort comme d'habitude, et on chante quand les mots manquent ou qu'ils ne suffisent pas. » 'Fugue' ne manque pourtant pas une occasion de nous faire rire. Aux sublimes moments de grâce interprétés par les comédiens-musiciens (piano, violon, percussions) s'ajoutent ainsi des scènes d'anthologie, de celles qui resteront longtemps dans votre mémoire de spectateur. Comme la confection d'un slip de main à partir de gros morceaux de gaffeur ou le dialogue de sourds entre Edouard et « José ». Des scènes totalement barrées qui mettent en exergue des questionnements plus sensibles : le désir amoureux, la perte, l'isolement. Le résultat manque parfois de rythme, c'est vrai, mais absolument pas d'humour, ni de profondeur. Loufoque, généreux et magnifiquement interprété, 'Fugue' entête. 

> Du 15 au 22 juillet - 22h au cloître des Célestins
> Durée : 1h30 

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