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Théâtres insolites

Drôles d'endroits pour monter sur scène

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Bien sûr, il y a les théâtres à l'italienne recouverts de velours carmin et laissant échapper une chaleureuse odeur de bois ciré. Evidemment, il y a les scènes nationales fièrement érigées par des architectes amoureux du verre et du béton. Mais il y a aussi tous ces théâtres imaginés dans des lieux atypiques ou offerts à la poussière. Installés dans une ancienne imprimerie ou cachés dans les caves d'un hôtel désaffecté, ces salles valaient bien qu'on les déniche !

  • Picpus
  • prix 1 sur 4
Après le soleil, la tempête. Deuxième arrivant sur la liste des propriétaires de la cité théâtrale, la Tempête a vu le jour en 1971 sous le règne du Poitevin Jean-Marie Serreau, comédien et metteur en scène de l’absurde (Beckett, Ionesco). Espace de création pour des compagnies sans lieu attitré, il offre un espace aux premières réalisations de metteurs en scène devenus depuis prestigieux : Frédéric Bélier-Garcia, Kateb Yacine ou encore Stuart Seide. Dirigé par Philippe Adrien depuis une quinzaine d’années, le théâtre de la Tempête reçoit chaque année dans ses deux salles (224 et 84 places) plus de 30 000 spectateurs. Aux représentations s’ajoutent également des ateliers de formation et d’enseignement du théâtre.
  • Théâtres privés
  • Gare du Nord
Un théâtre abandonné • Théâtre des Bouffes du Nord
Un théâtre abandonné • Théâtre des Bouffes du Nord
C’est un théâtre abandonné boulevard de la Chapelle que Peter Brook et Micheline Rozan décident un jour de 1974 de reprendre à la poussière. Après six mois de restauration, le théâtre et ses murs terre de sienne décharnés rouvrent. Pas de sièges numérotés, un prix unique à 19h et des tarifs accessibles : les Bouffes du Nord ne souhaitent pas seulement attirer les oiseaux de nuit mais aussi les familles nombreuses, les personnes âgées et la périphérie parisienne. L’ancien directeur du Royal Shakespeare Theater prête sa salle à de nombreux festivals de jazz, de danse et organise même des projections de films les dimanches midi. La salle cachée derrière la gare du Nord peut aussi se féliciter de programmer la fine fleur de la chanson française : Camille, Aaron ou encore Vincent Delerm.
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  • Saint-Ambroise
Une imprimerie • Ménagerie de Verre
Une imprimerie • Ménagerie de Verre
Sa directrice Marie-Thérèse Allier aime l’appeler « le laboratoire de recherche », y programmer des spectacles entre théâtre et philosophie (à ce propos ne manquez pas Robert Cantarella reprenant les séminaires de Gilles Deleuze) ou encore y inviter des artistes incontournables du monde de la danse : Raimund Hoghe, Emmanuelle Huynh, Rachid Ouramdane. Cette ancienne imprimerie de 2 000 m2 accueille des événements tournés vers la création contemporaine sous toutes ses formes.
Des festivals qui mettent littéralement l’eau à la bouche : Les Inaccoutumés invitent en automne chorégraphes et danseurs, puis au printemps c’est au tour d’Etrange Cargo d’assurer le penchant transdisciplinaire du lieu. Une adresse étonnante prisée par le monde de la mode (Véronique Leroy ou Jean-Paul Gaultier y ont présenté leur défilé) mais aussi par celui du design depuis que Matali Crasset a réalisé le mobilier de la cantine !
  • Que faire
  • Canal Saint-Martin
Un couvent • Couvent des Récollets
Un couvent • Couvent des Récollets
Grâce au couvent des Récollets, l’expression rebattue « un lieu chargé d’histoire » prend enfin tout son sens. Explications : monastère au XVIIe siècle, cette imposante bâtisse aux mille vies fut, tour à tour, une caserne, une usine de filature et de soins palliatifs puis un hôpital militaire de 1860 à 1968. Laissé à l’abandon, il est squatté, dans les années 1990, par de nombreux artistes – les « Anges des Récollets ». Une reconversion inattendue qui annonce le bouillonnement culturel qui fera revivre les lieux.
En 2004, le couvent se mue, d’un côté, en Maison des architectes et de l’autre, en Centre international d’accueil et d’échanges. Cette mutation s’est accompagnée d’une vaste opération de rénovation. L’architecte Frédéric Vincendon a su préserver des traces de chacun des siècles traversés par le couvent : les pierres du XVIIe, les colonnes en béton et les graffitis du XXe. Aujourd’hui, des artistes du monde entier y sont accueillis en résidence, dans 85 studios et lofts. Concerts, expositions et pièces de théâtre y sont ponctuellement programmés.
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  • Le Marais
Installé dans les caves médiévales d’un ancien hôtel, l’Essaïon se dévoile après avoir descendu les quelques marches qui s’enfoncent dans le sous-sol parisien. Là, deux choix se présentent. D’abord, la petite salle (70 places) toute en voutes et pierres apparentes, dédiée au cabaret. La seconde (100 places) accueille plus volontiers des pièces de théâtre. A l'affiche de L’Essaïon, on trouve quelques classiques mais la programmation reste marquée du sceau de la création contemporaine – de la comédie à la tragédie. Il est également engagé dans une démarche de soutien à la production et accompagne les équipes artistiques. Notez que les enfants ne sont pas en reste puisque chaque saison apporte son lot de spectacles jeune public, souvent de qualité.
  • Théâtres privés
  • Folie-Méricourt
Le siège d'un syndicat • Maison des Métallos
Le siège d'un syndicat • Maison des Métallos
Après avoir été pendant longtemps le siège du syndicat des métallurgistes, le 94 de la rue Jean-Pierre Thimbaud est devenu en 2007, grâce au rachat par la mairie de Paris, un centre culturel de renom. Une bien belle reconversion pour ce haut lieu du syndicalisme français. La Maison de Métallos n’a pas renoncé pour autant à son légendaire militantisme. Ici plus qu’ailleurs, la culture se mêle au social, les artistes aux associations. Un espace où les arts se côtoient, s’affrontent et se répondent (slam, photographie, cinéma, théâtre, danse) dans une dynamique de quartier. Ateliers de cultures urbaines destinés aux adolescents, chantiers numériques, projections de films pour les publics en alphabétisation, rencontres intergénérationnelles autour de l’histoire de Belleville… La Maison des Métallos s’ancre autant dans son temps que dans son arrondissement !
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  • La Madeleine
  • prix 2 sur 4
Construit en 1924 dans les riches quartiers de Paris, La Madeleine remplace alors un manège de chevaux. Célèbre pour avoir été le théâtre de Sacha Guitry pendant quinze ans, le théâtre de la Madeleine jouit d’une réputation internationale plus que flatteuse. Sur ses planches se sont produites les plus grandes stars du cinéma français : Alain Delon, Audrey Tautou, Jeanne Moreau ou encore Gérard Depardieu pour ne citer qu’eux. Membre des théâtres du Cartel avec entre autres l’Atelier et les Mathurins, il peut recevoir jusqu’à 750 spectateurs par soir. Avec son ambiance des grands soirs et sa formule « Premiers aux premières » (qui donne une réduction de moitié sur le prix des places à certaines représentations), La Madeleine fait partie des théâtres les plus appréciés des nuits parisiennes.
  • Paris et sa banlieue
Dans cet ancien entrepôt de vin et de liqueur se jouent aujourd’hui des moments de théâtre engagé. Comme si le monde ouvrier – qui y fourmillait jadis – avait laissé entre ces murs des effluves de militantisme et de solidarité. Christian Benedetti et sa troupe ont investi les lieux en 1997 pour y faire vivre un projet artistique fort : la recherche de la parole contemporaine à travers le théâtre mais aussi la musique, le cirque et la performance. Ici, le théâtre se nourrit de diverses associations avec des comédiens, des techniciens, des auteurs, des traducteurs ou encore des compagnies étrangères. La programmation est marquée du sceau de la création même si Benedetti renoue parfois, le temps d’une mise en scène, avec le classique. Il a récemment revisité 'La Mouette' de Tchekhov. Au Théâtre-Studio d'Alfortville, on entend donner du sens à un idéal qui voudrait que le «  théâtre soit accessible au plus grand nombre ». Jeunes, vieux, avertis, néophytes… Tous les publics sont attendus.
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  • Le Marais
Une fabrique de ventilateurs • Café de la Gare
Une fabrique de ventilateurs • Café de la Gare
C’est une ancienne fabrique de ventilateurs dans le quartier de la gare Montparnasse que Coluche et ses acolytes choisissent en juin 1969 pour installer leur QG. Un café-théâtre imaginé par une bande d’amis comme une auberge espagnole : où chacun apporterait sa pierre à l’édifice et où les mises en scène seraient collectives. Chansons, sketchs et verres de vins se succèdent alors jusqu’à l’aube. Un succès fulgurant qui pousse la troupe du Café de la Gare à rapidement déménager dans le Marais à quelques encablures des Halles. Quarante ans après, cette véritable institution du rire a vu défiler nombreux monstres sacrés du cinéma français tels que Gérard Lanvin, Renaud, Benoît Poelvoorde ou encore Miou-Miou et propose chaque soir deux spectacles entre comédie et stand-up.
  • Rennes-Sèvres
Une usine • Le Lucernaire
Une usine • Le Lucernaire
Entre le quartier de Montparnasse et le jardin du Luxembourg, sur l’emplacement d’une ancienne usine désaffectée, se trouve le Lucernaire. Ce centre culturel d’art et d’essai racheté il y a cinq ans par la maison d’édition L’Harmattan est un véritable carrefour où se mêlent le cinéma, le théâtre, la photographie et la gastronomie. Trois salles de cinéma (150 places), trois salles de théâtre (286 places), une librairie, un restaurant, un bar et une galerie d’expositions photographiques se partagent ainsi ses 1 300 m2. Conçu comme un lieu de rencontres artistiques, le Lucernaire prête ses plateaux à près de huit spectacles différents par soir : jeunes compagnies, metteurs en scène reconnus ou encore spectacles jeune public se succèdent ici.
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