République / Oberkampf

Dans ce remake des khaïmas sahariennes – lanternes ajourées, tissus plissés au plafond, zelliges… –, rien n’a vraiment changé depuis l’invention du soleil (environ). La lumineuse taulière Marie-Josée Mimoun, qui a l’énergie d’un José Garcia sous Red Bull, continue de sourcer la crème de la crème des produits pour mitonner le meilleur couscous du monde (on exagère à peine) : épices de la maison Thiercelin, agneau de lait des Pyrénées macéré dans de la moutarde et du safran, huile d’olive Profil Grec… Elle était même une des premières à basculer sa carte des vins en tout nature !

Où ? 13 rue de Crussol, Paris 11e.

Dans cette cantoche explosive, orange et inox, Patrick le boss fait sauter non pas la banque mais les ingrédients que vous avez cochés à la carte (échine de porc, soja, champignons shimeji, pommes de terre laminées, gâteau de riz, choux…) dans son grand wok. C’est le principe du málà xiāngguō, une spécialité venue des gargotes de rue du Sichuan. Qui dit Sichuan dit souvent “chaud” mais pas de panique, on peut régler le niveau de piment de ce chouette pêle-mêle.

Où ? 42 rue Jean-Pierre-Timbaud, Paris 11e

Niché à côté du Cirque d’Hiver, le repaire de Fernando de Tomaso (ex-Pulperia) est bien connu des amateurs de bonne bidoche. Déco épurée (pierre brute, cuisine ouverte et tables en bois), serveuse ultra-sympathique à l’accent chantant… Le spot reprend le nom d'un célèbre clown argentin. Epatant menu déj, mais attention, le soir, les prix flambent, comme l'asado !

Où ? 118 rue Amelot, Paris 11e.

Le mur de vinyles et ces enceintes plus grosses qu’une voiture sans permis font penser à un repaire de geeks audiophiles. Mais non, l'enfant de Fabien Lombardi dans le Haut-Marais, beau comme un camion, délivre aussi de régressives petites assiettes et des quilles sans sulfites.

Où ? 25 rue Saint-Sébastien, Paris 11e.

Ce cadre de bistrot parisien intemporel cache bien son jeu. On pense mordre dans une entrecôte frite avec un quart de côte et voilà qu’on se retrouve tourneboulé par les assiettes ciselées du chef Satria Vue convoque tempura de sardines et merlu nacré cinglé par une sauce chorizo… L’expérience ne serait pas complète sans le sommelier Marco Pelletier (passé par le Bristol), la gouaille en bandoulière, qui cornaque la petite salle et une cave insensée de plus de 5000 références avec de rarissimes bouteilles. Et pour ne rien gâcher, les prix ont été vaccinés contre l’inflation !

Où ? 19 rue de la Fontaine-au-Roi, Paris 11e.

Certes, le nom sonne curieusement en français (mais ça veut dire table en libanais). En revanche, le décor (murs grattés, tableaux graphiques et coussins colorés) s’accorde parfaitement à la vibe du 11e. Le midi, l’adresse de Kamal Mouzawak part en buffet au rez-de-chaussée avec une chouette terrasse en option, et le soir, on monte en gamme et d’un étage avec un service à table. Le prix assez raide (39 €) s’explique par la qualité des plats et les quantités pantagruéliques servies.

Où ? 2 rue de la Fontaine-au-Roi, Paris 10e.

Le jeune chef Maxime Boutier s’est installé en 2023 dans cet espace typique du quartier : pierres grattées, bois massif et mobilier scandinave. Il y propose une cuisine gastronomique rigoureuse, bien dans la saison et parfois très inspirée. A noter une cave pléthorique choisie avec soin par le sommelier Vincent Glaymann.

Où ? 71 rue de la Folie-Méricourt, Paris 11e.

Coincé entre la file d’attente des clubbeurs du Gibus et les kebabs pour les sustenter, Cavalier a trouvé dans ce tronçon de rue une piste inattendue pour faire trotter ses ambitions : un bar à vin/cocktails/restaurant tout en longueur tant dans l'espace que dans le temps avec un service jusqu’à 5h du mat’ pour les oiseaux de nuit fines gueules.

Où ? 22 rue du Faubourg-du-Temple, Paris 11e.

Deux potes, deux buns, des sauces secrètes, des garnitures de dingo et des steaks végétaux… Les Tontons réussissent le tour de force de proposer des burgers végétariens aux sauces maison qui donnent envie aux carnivores de revenir ! Mention spéciale aux panisses format frites bien craquantes pour se sentier sur la Canebière.

Où ? 9 rue de Lancry, Paris 10e.

Ce cadre plus parisien que la tour Eiffel – vieux zinc, tables Formica et luminaires globes – sert d’écrin à une ambassade affûtée de la bistronomie où le chef Christopher Edwards décoche une cuisine patinée à l’audace et misant gros sur le goût. Et en appui de ces flèches d’assiettes mettant dans le mille, la géniale taulière Daniela Lavadenz abat une des plus belles cartes des vins du quartier. 

Où ? 42 rue Saint-Sébastien, Paris 11e.