Depuis septembre 2016, La Manufacture111, centre culturel pluri-disciplinaire, se décline également en galerie au Marché Dauphine, coeur des Puces de Saint-Ouen.
En deuil depuis la démolition de la Tour Paris 13 ? Chers graffophiles, séchez vos larmes. La Manufacture 111 vient à la rescousse, avec l'ambition de mettre un peu de baume au cœur des amateurs de culture « underground » et de street art. Enfin... a priori. Car après une pré-ouverture au mois de décembre 2013 dans un ancien garage de réparation de voitures, rue des Pyrénées, ce nouveau projet d'art urbain a été contraint de déménager suite à des plaintes de voisinage. Dommage, car les trois étages de fresque à la bombe, d'installations et de joyeux bordel que la Manufacture avait révélés pour cette inauguration anticipée nous avaient mis l'eau à la bouche. Espace transfiguré par le collectif 1984, labyrinthe de tuyaux, de couloirs, de tags, de néons, de caillasses, d'objets trouvés et de rails de métro à l'étage ; bar, concept-store, coin salon et installations en bois au rez-de chaussée. Au sous-sol : une piste de bowling improvisée, des maisonnettes en carton et des murs gribouillés à la craie par des enfants, sous l'œil avisé de l'artiste Gilbert.
Un bel avant-goût de ce que pourrait devenir la Manufacture 111, si toutefois elle trouvait chaussure à son pied dans un autre local parisien capable d'abriter, lui aussi, les ambitions initiales du projet : des expos, une librairie, un café, un food truck, une boutique, des ateliers pour les enfants et des soirées, à l'occasion. En espérant que l'accent sera mis sur la dimension créative, et moins sur l'aspect produits dérivés qui faisait un peu tache lors de la pré-ouverture (vente d'« urban wear », etc...). Car il y a là de belles promesses qui, concrétisées avec pertinence, pourraient combler un grand vide dans le paysage (encore trop désertique) de l'art urbain parisien.