Après avoir résidé près de Versailles pendant dix ans, la Fondation Cartier déménage à Paris en 1994. Le grand mécène d’art contemporain élit domicile boulevard Raspail, dans un bâtiment signé Jean Nouvel : un mastodonte de verre et de fer, érigé sur commande du bijoutier. Bien avant la création du Palais de Tokyo ou de la Maison Rouge, le palais des glaces du joaillier, unique en son genre avec ses 1 200 m2 d’espace d’exposition, devient la Mecque de l’art contemporain à Paris.
La Fondation Cartier a posé la première pierre en 1994, en inaugurant son palais de verre et de fer voué à l'art contemporain. Dix-huit ans plus tard, Paris et sa proche banlieue grouillent de nouvelles institutions publiques et privées dédiées à la création actuelle. Après le Palais de Tokyo (2002), la Maison Rouge (2004) ; après le MAC/VAL (2005), le BAL (2006), suivi du 104 (2008). Et enfin est arrivée la Gaîté Lyrique (2011), venue consacrer l'ère numérique. En quelques années seulement, ces sites, ni galeries, ni musées, ont transfiguré le paysage culturel francilien, poussant l'art d'aujourd'hui sur le devant de la scène. Peintures, photographies, sculptures, installations et vidéos brillent derrière ces emballages monumentaux, qui rivalisent d'audace et de prestige. Vouées à ériger des ponts entre la création contemporaine et son public, les nouvelles cathédrales de la culture sont venues rattraper le retard de Paris (par rapport à New York, Londres ou Berlin) en matière de diffusion des arts. Etat des lieux.