Blow-Up de Michelangelo Antonioni
Blow-Up de Michelangelo Antonioni
Blow-Up de Michelangelo Antonioni

Les 15 meilleures scènes de sexe sans sexe au cinéma

Parce que le sexe, c'est surtout dans la tête !

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Mettre en scène les corps pendant le sexe est souvent l'un des exercices les plus compliqués pour un réalisateur. Toujours les mêmes questions : doit-on simuler, prendre des doublures, quoi montrer, trop, pas assez, et puis la censure et puis et puis. Enfin bref, c'est déjà tout un art. Passons ! Pour certains cinéaste, le sexe, c'est avant tout dans la tête ! Dans ce dossier, on a donc décidé de vous lister nos scènes de sexe préférées, garanties sans frotti-frotta - désolé petits coquins ! Mais croyez-nous, au détour d'un jeu de regard, de monologues saisissants ou d'une séance de poterie, le spectacle proposé peut provoquer des étincelles rarement égalées par les scènes de sexe pures et dures. Et il vous sera alors difficile de résister à la tension érotique qui s'en dégage. La preuve !

1. La Fille sur le pont (1999) de Patrice Leconte

L’histoire d’amour fiévreuse et monochrome de Patrice Leconte suit un lanceur de couteaux (Daniel Auteuil) et sa partenaire, une jeune femme suicidaire jouée par Vanessa Paradis. Extrêmement érotique, leur relation reste pourtant strictement professionnelle : il a besoin d’elle, elle a besoin de lui, et leur spectacle provoque des étincelles rarement égalées par des scènes de sexe pures et dures. Dans une des meilleures scènes du film, le duo fait son numéro sur un train en passage à travers l’Europe de l’Est, avec Marianne Faithfull en bande sonore. Difficile de résister à la tension érotique qui s'en dégage !

2. Blow-Up (1966) de Michelangelo Antonioni

Tout le monde se souvient de la scène qui inspira l’affiche du film de Michelangelo Antonioni. Car il existe une bonne raison pour laquelle Blow-Up, grand classique de la modernité, aura marqué les esprits par son érotisme : dans une des séquences marquantes du film, le photographe le plus tourmenté de Londres (David Hemmings) brouille les frontières entre art et artiste, à califourchon sur son modèle, lui aboyant des phrases tendancieuses sans lâcher son appareil photo. Une fois la pellicule terminée, il se relève, manifestement vidé, puis s’écroule de fatigue dans un canapé. D’ailleurs, si on observe bien, on peut apercevoir, à l’arrière-plan, un jeune Terry Richardson en train de découvrir sa vocation.

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3. Le Port de l'angoisse (1944) de Howard Hawks

Quand Lauren Bacall fait mine d’apprendre à siffler à Humphrey Bogart, elle lui dit “il suffit de mettre vos lèvres comme ça, et de souffler”. En fait, on pense qu’elle fait plutôt référence à autre chose. Sincèrement, prenez un moment pour (re)regardez cette scène légendaire et voyez si vous repérez ce qu’on veut dire. Il doit forcément y avoir une raison pour laquelle cet échange a fini par élever cette romance au rang de film mythique, au point de hisser ses acteurs dans les plus hautes sphères d’Hollywood (Bogart validerait probablement notre théorie - épousant Bacall un an après le tournage). L'une des scènes d'allumage parmi les plus classes de toute l'histoire du cinéma.

4. Quand Harry rencontre Sally (1989) de Rob Reiner

Incontournable /ɛ̃.kɔ̃.tuʁ.nabl/

Adjectif : ce dont il est impossible de ne pas tenir compte, ce qu'il faut absolument avoir fait, vu, lu, eu, etc. 

Exemples : 1/ Ce livre est un incontournable de la littérature japonaise. 2/ “Moi aussi, je veux la même chose qu’elle !!!”

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5. Un chant d'amour (1950) de Jean Genet

L’unique film du poète Jean Genet ne dure que vingt-six minutes, mais celles-ci suffirent à secouer le monde entier. Le court métrage suit deux hommes emprisonnés, jamais nommés, qui ne partagent qu’un mur et une énergie sexuelle immense. Le gardien de prison, jaloux et colérique, tente par tous les moyens de mettre fin à cette attraction irrépressible, mais il échoue : les deux hommes, condamnés à rester séparés ne font que redoubler de créativité pour parvenir l’un à l’autre. A l’aide d’une paille, ils creusent un trou dans le mur qui les sépare et échangent la fumée d’une cigarette, d’une cellule à l’autre. Puissant symbole.

6. In the mood for love (2000) de Wong Kar-wai

Le chef-d’œuvre de Wong Kar-wai rend visible une tension sexuelle latente, inhérente au cinéma. Une histoire en forme de torture chaste, d’adultère jamais réellement commis, entre deux voisins (Maggie Cheung et Toni Leung) dont les compagnons ont une liaison. In the Mood for Love est un ballet incessant de regards furtifs, de moments volés et de désirs étouffés. La séquence la plus belle et la plus insoutenable du film démarre avec la bande-son déchirante de Shigeru Umebayashi, où les corps des deux amoureux se frôlent dans l’ombre. Un jeu de retenue où les regards jetés un court instant dévoilent toute l’abîme d’étreintes qui n’auront jamais lieu.

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7. L'Atalante (1934) de Jean Vigo

Voici l'une des plus belles scènes lyriques jamais filmées, dans un des plus beaux films d'amour jamais réalisés. Ayant récemment abandonné sa jeune mariée (Dita Parlo), Jean (Jean Dasté) prend le large sur sa péniche. Désespéré, fou de regret et influencé par un vieux conte, il décide de se jeter par-dessus bord. Dérivant dans l’eau glacée, Jean a alors une vision de sa femme en train de se noyer (ou de danser ?), vision qui éveille sa jalousie et le pousse à remonter à la surface. Et l'on tombe ensuite sur le visage de Dita Parlo, qui procure à toute cette scène une teinte de désir étrange et délicieuse.

8. Before Sunset (2004) de Richard Linklater

Céline et Jesse (Julie Delpy et Ethan Hawke), perdus de vue depuis neuf ans après une nuit d’amour inoubliable, se recroisent par hasard dans une librairie parisienne. Après quatre-vingts minutes haletantes de “s’embrasseront / s’embrasseront pas ?”, ils en sont au point mort. Et là, avec un petit coup de pouce de la part de Nina Simone, toute une vie d’occasions manquées transpire à l'écran. “Chéri, tu vas rater cet avion”, lui susurre-t-elle, lascive, en dansant. Rarement aura-t-on vu un fondu au noir aussi saisissant…

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9. Persona (1966) d'Ingmar Bergman

Dans une pièce sombre, Alma (Bibi Andersson) raconte à deux jeunes garçons (mineurs) comment elle et son ancienne compagne avaient fait l’amour sur une plage - histoire dont elle ne maîtrise pas toutes les conséquences. Il se trouve qu’Alma possède de sacrés talents de conteuse. Ingmar Bergman prend le pari de filmer uniquement le visage de son actrice, dont les expressions suffiront à rendre compte de la tension, et contribueront à rendre son monologue aussi saisissant. Sa franchise est à la fois si imagée et si brûlante que la scène a d’ailleurs souvent été coupée au montage par quelques censeurs inquiets. Dans une chronique célèbre, Roger Ebert écrit “L’imagerie de ce monologue est si puissante, que j’ai entendu des gens décrire cette scène comme s’ils l’avaient vraiment vue dans le film”.

10. Stoker (2013) de Park Chan-wook

Le cœur du thriller de Park Chan-wook est aussi excitant qu’incestueux (c’est-à-dire beaucoup). La jeune India (Mia Wasikowska) s’efforce alors de déchiffrer la personnalité de cet oncle Charlie (Matthew Goode), élégant et énigmatique, apparu sur son palier quelques jours après la mort de son père. Aucun doute, ils sont unis par les liens du sang, mais la vraie nature de leur lien ne transparaît que lorsqu’ils se mettent à jouer une composition originale de Philip Glass au piano. Assis côte à côte, le prélude musical qu’ils entament démontre avec puissance qu’une famille qui joue ensemble, chasse aussi ensemble.

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11. Hors d'atteinte (1998) de Steven Soderbergh

Jack Foley (George Clooney) tente de s’évader d’une prison, et prend le U.S Marshal Karen Sisco (Jennifer Lopez) en otage avec lui. Collés-serrés dans le coffre (bardé de néons) de la berline de Ving Rhames, le futur M. Nespresso tente alors de séduire sa captive en lui énumérant ses films policiers favoris. Mais alors que le spectateur sait pertinemment que tout reste encore à venir (ce qui ne contribue qu’à rendre la séquence plus torride), on pourrait, inversement, croire à une scène volée sur l’oreiller après une phénoménale partie de jambes en l’air… What else ?

12. Broadcast News (1987) de James L. Brooks

Le génial triangle amoureux de James L. Brooks assigne une posture morale à chacun de ses personnages, sans pour autant les déshumaniser. Albert Brooks est le journaliste vieille école et sévère, William Hurt le spectre inquiétant de l’infotainement, et Holly Hunter un personnage brillant et multitâche, coincée entre eux deux. Entre ces personnages archétypaux, ici transformés en être de chair, d’os et de sentiments, se tisse une intimité réelle – notamment dans la scène où Hurt guide Hunter pour sa première nuit en tant que présentatrice. A la fin de l’émission, il s’approche d’elle et lui dit : “C’était comme faire l’amour !”. Et il n’a pas tort.

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13. Tampopo (1985) de Juzo Itami

Dans notre liste de scènes de sexe inoubliables, se glisse l’une des plus explicites qui soit : l’histoire entre un couple Japonais et un œuf dur… En ne gardant que le jaune, Tampopo de Juzo Itami rivalise avec L’Empire des sens d’Oshima, dont il offre une version plus chaste (et plus appétissante). Retraçant l’histoire d’un chef dont les nouilles pourraient être un poil plus épicées, le film élève le food porn à un tout autre niveau - dans le passage le plus érotique, deux personnages échangent un jaune d’œuf cru de bouche en bouche en s’embrassant… jusqu’à ce qu’il explose !

14. Tous en scène (1953) de Vincente Minnelli

N’importe quelle scène de danse entre Fred Astaire et les longues jambes de Cyd Charisse aurait légitimement sa place dans ce top 15, mais on tire notre chapeau à cette scène époustouflante de Tous en scène (The Band Wagon en VO). Le dos de Charisse contre la barre est si hypnotisant qu’on en oublierait presque qu’elle se défait de son trench coat juste après. Marchant de son pas décidé vers Astaire et pressant son dos contre lui, on imagine que le fusil qu’il dégaine métaphorise tout autre chose...

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15. Ghost (1990) de Jerry Zucker

Pauvre Molly Jensen (Demi Moore), potière, qui s’apprête à se mettre au travail, un grand bloc de glaise mouillée entre les jambes. Car voilà, son mari (Patrick Swayze) refuse de la laisser tranquille. Coupez, envoyez la chanson Unchained Melody des Righteous Brothers, et très vite, Molly décide de… remettre tout ça à plus tard. Effectivement, il y a de quoi être distraite. Les choses dérapent, les vêtements tombent, et s’ensuit une scène de préliminaires si géniale qu’on en oublie complètement le passage à l’acte qui aurait dû s’ensuivre.

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