Philharmonie
© William Beaucardet

Critique

Philharmonie de Paris

5 sur 5 étoiles
Le paquebot de la musique classique parisienne s’ouvre à tous les vents
  • Musique | Salle de concert
  • prix 2 sur 4
  • La Villette
  • Recommandé
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Time Out dit

Avez-vous déjà désiré quelque chose pendant plus de trente ans ? Les amateurs de Bach et Strauss, eux, oui. Pendant presque quatre décennies, ils ont attendu, en rang serré derrière Pierre Boulez, une salle parisienne digne de la musique classique, à l'acoustique soignée et à la capacité augmentée. Elle a finalement ouvert ses portes en janvier 2015, du côté de la porte de Pantin, loin des quartiers où soufflent habituellement les vents de l’orchestre.

L’Orchestre de Paris comme hôte 

La Philharmonie, avec sa grande salle de 2 400 places, associée à la déjà très attirante Cité de la Musique, propose une programmation faste et foisonnante menée notamment par les musiciens résidents de l’Orchestre de Paris, qui se font plaisir en invitant de prestigieux chefs étrangers comme Esa-Pekka Salonen. Le paquebot de Jean Nouvel – dont le budget faramineux a charrié foule de critiques – accueille aussi quelques dates des festivals Days Off début juillet et Jazz à la Villette à la fin du mois d’août. Et ses 1 100 mètres carrés d'espace d'exposition ont présenté des expos saluées par le public (consacrées au hip-hop, à la musique électronique et bientôt au metal), et un pôle éducatif de 1 750 mètres carrés. 

Désireuse de trouver de nouveaux adeptes, la Philharmonie a fait un pas vers le grand public. Outre les noms à l'affiche – Oxmo Puccino y fête ses 50 ans avec une résidence de trois jours –, l'auditorium peut également compter sur la place centrale accordée au public : la distance maximum entre le spectateur le plus éloigné et le chef d'orchestre est de 38 mètres. Conçu comme un nuage en termes d'esthétique, de confort et de qualité d'écoute, le lieu est attractif pour tous grâce aux nombreuses activités ludiques et pédagogiques en marge des concerts. 

Côté billetterie 

Ce nouvel écrin de la musique classique pratique également une politique tarifaire louable, certes encore loin des salles de concert les plus populaires, mais aux prix en baisse comparés à la Salle Pleyel. Ainsi, la Philharmonie réitère l'exploit de l'Opéra Bastille, qui a su, si ce n'est démocratiser, au moins vulgariser un art très bourgeois dans un ancien quartier populaire avec des tarifs qui démarrent à 10 € pour les concerts symphoniques, jusqu’à 60 euros pour les meilleures places.

Infos

Adresse
221 avenue Jean Jaurès
Paris
75019
Transport
Métro : Porte de la Villette ou Porte de Pantin
Prix
Selon les événements.
Heures d'ouverture
Selon les événements.
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Programme

Disco I’m coming out

3 sur 5 étoiles
C’est une molécule d'éther en forme de boule à facettes de l'artiste Jeanne Susplugas qui accueille le visiteur à la Philharmonie. Quel rapport entre l'éther et le disco ? On ne saura pas. Et c’est un peu le caillou dans la platform boot de cette expo Disco I’m Coming Out : on a bien du mal à en tirer des informations.  Au-delà du kitsch La curation, menée par Jean-Yves Leloup, Marion Challier et Patrick Thévenin, mixe des pièces grand public instagrammables et des éléments de contexte social pour présenter toutes les facettes de ce style musical trop souvent réduit à quelques tubes kitsch. On déambule donc entre sa naissance à partir de la soul américaine dans le cerveau de producteurs de génie, son rôle essentiel dans la culture club (née dans le Loft new-yorkais de David Mancuso à partir de 1970) et la fin de la fête avec l’autodafé de disques disco dans un stade de Chicago en 1979. Une petite décennie éclatante qui marque encore profondément la musique et l'art. Néons, façettes et égalités des droits Un néon du Paradise Garage (mythique club de New York), des boules à facettes molles du collectif néerlandais Rotganzen ou la batterie du pionnier français du genre Cerrone côtoient un coin dédié aux luttes de l’époque (un collage des photos de Fred W. MacDarrah de manifs pour les droits des civiques, des gays ou des femmes) et aux icônes queers (le fantastique et trop sous-estimé Sylvester).  Une façon de retranscrire le mélange d’hédonisme et d’activisme qui bouillonnait...
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