En 2008, à quelques centaines de mètres de là, l'arrivée du Centquatre présageait un grand changement. Et du changement, il y en a eu en six ans, à la frontière des 18e et 19e arrondissements. Situé de l'autre côté du pont Riquet, à cheval entre la Chapelle, la Goutte d'Or et Stalingrad, entre les voies ferrées qui mènent aux gares du Nord et de l'Est, Marx Dormoy fait partie de ces quartiers mutants du Nord parisien ; de ces îlots multiculturels encore relativement populaires qui, depuis peu de temps, ne riment plus avec « coupe-gorge » mais avec « coupe de cheveux ». Les habitués du quartier ont vu la température chuter : on est passés du chaud au « cool » en quelques saisons. Après le Centquatre, est arrivé le réaménagement du marché de l'Olive, belle halle toute en verrières et en fer forgé. Après l'Olive, un bataillon de nouveaux commerces : épiceries fines, cafés, bars et petites boutiques qui, sur ce territoire fertile et encore à peu près abordable, poussent aussi vite que la barbe du hipster fraîchement débarqué. Il ne manquait plus que la Halle Pajol pour sceller la transformation de cette enclave du 18e. C'est chose faite depuis le mois de novembre dernier : l'ancien entrepôt de la SNCF, avec son toit en dents de scie, sa façade en bois, son jardin et ses panneaux photovoltaïques, s'affirme désormais comme l'épicentre de « Marx Do » (pour les intimes). Jardins le long des voies, auberge de jeunesse, bar-restaurant, boulangerie à l'américaine, bibliothèque, ateliers, terrasses à n'en plus finir... Petit tour du côté d'une des nouvelles plaques-tournantes du Nord parisien.
C'est tout nouveau aussi
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