10 escales de la Petite Ceinture où kiffer sur toute la ligne

Cinéma en 1940, café, supermarché puis boutique discount de vaisselle… La gare de l’avenue de Saint-Ouen a connu bien des vies avant d’être réhabilitée sous l’impulsion de l’Association pour la sauvegarde de la Petite Ceinture. Depuis 2019, le lieu, géré par Vincent Merlet, Céline Pigier et Flavie Pezzetta, déploie une chouette programmation de néo-MJC : brunchs, concerts, expos et apéros qui débordent sur les quais.

Où ? 128 avenue de Saint-Ouen, Paris 18e.

L’ancienne gare Ornano n’est certes pas la pionnière de la réhabilitation ferroviaire alternative (la Flèche d’Or date des années 1990), mais Sinny&Ooko, dont les fondateurs s’étaient fait les dents avec le Glazart, a réussi à installer ici dès 2014 l’archétype des tiers-lieux parisiens. Décor de meubles brocantés, restauration durable et programmation culturelle qui fait la part belle aux initiatives locales : salon de vin nature, ateliers d’artisanat, friperie… Une parenthèse calme et bobo à un jet de fausse Nike du tourbillon des puces.

Où ? 83 boulevard Ornano, Paris 18e.

Non, il ne faut pas nécessairement une gare au-dessus de la tête pour faire revivre la Petite Ceinture. La preuve avec le Jardin des Traverses, hybride entre la promenade et la friche, proposé par les assos Vergers Urbains, Fédération Léo-Lagrange et Green Resistance. Le tronçon de voie traversant l’ancienne no-go zone allant de la porte de Clignancourt à celle de la Chapelle a été transformé en une accorte coulée verte, avec bar associatif en bois de récupe, cantine et DJ sets d’après-midi, mais aussi ateliers autour de l’agriculture urbaine et déambulations potagères. 

Où ? au croisement du boulevard Ney et de la rue des Poissonniers, Paris 18e.

La Flèche ne dort plus ! Depuis 2020 (et après un coma de quatre ans), l’ancienne gare Charonne, furibard temple indé dans les années 90, retrouve son lustre alternatif sous la houlette d’un collectif de collectifs (dont Gare XP, Collectif Mu, Curry Vavart…). La programmation donnerait des aigreurs à Bruno Retailleau : débats (sur le péril Bolloré, la santé mentale ou le racisme…), cabaret queer, cantine végane, enregistrement d’une émission avec Guillaume Meurice et même un peu de clubbing.

Où ? 102 bis rue de Bagnolet, Paris 20e.

Ancien local technique de la SNCF (ça change des gares !), la Maison Faitout, ouverte en 2025, porte beau avec sa façade taguée, son calme campagnard et sa grande cour où siroter des verres. Récupérée jusqu’en 2037 par les associations Aurore et Passage à Niveau (qui gèrent déjà la Ferme du Rail dans le 19e), elle propose, en plus d’une belle halte où s’hydrater, un restaurant de cuisine à la braise franchement recommandable, et un centre de formation au métier de commis de cuisine.

Où ? 1 rue Florian, Paris 20e.

L’entrée, très discrète sous une arche de viaduc, refoule carrément le compost, mais il faut faire abstraction pour parvenir à cette étonnante oasis de nature et de calme. De grands arbres, un potager, un immeuble HQE en bois. Bienvenue à la Ferme du Rail ! Ce lieu d’agriculture et d’insertion, caché le long des rails, a installé en rez-de-jardin le Passage à Niveau, un bar-restaurant bucolique et discret. Une pépite aux beaux jours !

Où ? 2 bis rue de l'Ourcq, Paris 19e.

Sur un tronçon de Petite Ceinture qui déroule sa chlorophylle entre la station Rosa Parks et l’avenue de Flandre, cet ancien entrepôt de fret TLM (pour Transport Logistique Marchandise) est devenu, depuis 2024 et deux ans de travaux, le TLM (pour Tiers-Lieu en Mouvement), cornaqué par l’association Au Fil du Rail et ancré dans le quartier. Perché sur le ballast, on profite d’une belle terrasse où mordre dans des burgers, siroter des bières, mais aussi d’une textilerie pour prendre des cours de couture et d’une scène pour voir du stand-up.

Où ? 105 rue Curial, Paris 19e.

Depuis 2017, Julien Caumer, ex-journaliste, et Yacine Abdeltif, ex-prof d’économie, ont sorti l’ancienne gare du Pont de Flandres de sa vie de squat en rupture de ban pour la lancer dans une carrière musicale alternative. En haut, c’est le royaume des jeunes combos de jazz qui donnent des concerts au chapeau dans une salle décorée de bric et de broc. En bas, le Gore lâche la bride aux basses et aux BPM sous les arcades d’une grandiose cave pour une programmation de musique électronique énervée, sept nuits par semaine.

Où ? 1 avenue Corentin-Cariou, Paris 19e.

L’ancienne gare de Montrouge-Ceinture, fermée aux voyageurs depuis 1934, a repris un billet pour la vie sous l’impulsion de Renaud Barillet (la Bellevilloise). Un bel espace aéré, une scène en bois pour des concerts (notamment jazz durant le brunch dominical), des DJ sets ou des spectacles de stand-up. Et dans les assiettes (à déguster en terrasse), une cuisine méditerranéenne enlevée. Une offre originale et précieuse dans ce coin du 14e !

Où ? 124 avenue du Général-Leclerc , Paris 14e.

L’ancienne gare de Vaugirard, sur la Petite Ceinture, ouverte entre 1869 et 1934, a longtemps servi de débarras pour le club de tennis d’en face, et de support pour les graffeurs de cette ancienne no-go zone de la rue Olivier-de-Serres. Depuis 2021, entièrement rénovée, elle accueille une jolie cantine où la jeunesse vient cotravailler en vidant des smoothies (ou des IPA pour les plus déglingos). La terrasse plein soleil, le long des voies, rythmée par les “han” de bûcheron des joueurs de tennis d’à côté, confirme l’ambiance bucolique de ce bout du 15e.

Où ? 397 bis rue de Vaugirard, Paris 15e.