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En 1708, la flotte anglo-hollandaise débarque à Minorque, l’architecte Hardouin-Mansart passe l'équerre à gauche et le sieur André Cailleau ouvre la librairie Delamain. Après moult déménagements, la plus vieille librairie de Paris s'installe en 1906 place Colette, en face de la Comédie-Française, avant d’être rachetée en 1986 par Gallimard, qui téléguide désormais sa destinée. A l’intérieur ? Une librairie qui a franchement de la gueule avec ses étagères tout en bois et ses escabeaux coulissants pour accéder aux étages supérieurs.
Le fonds – 25 000 volumes – est tout aussi affriolant tant dans sa diversité que sa finesse, avec de beaux rayons nouveautés, littérature étrangère, sciences humaines ou art. A noter également une alcôve jeunesse et un plantureux espace dédié à la ville de Paris. Lors de notre passage, nous sommes repartis avec du Goliarda Sapienza, du Riad Sattouf, du Fred Vargas, les tracts Gallimard ou le bouquin de photos de bistrots Rades de Guillaume Blot. De la diversité on vous dit !
Enfin, pour celles et ceux qui ont la fibre historique, Delamain bicrave des livres anciens d’occasion comme cette édition originale du catalogue/poème Les Fenêtres de Guillaume Apollinaire et Robert Delaunay, mis en page par Sonia Delaunay en 1912. 350 €, Delamain à la main.
A trois longueurs de baguette de la Bourse de Commerce, ce concept store ouvert par deux passionnés de Japon, Xavier Marchand et Thierry Maincent, vous fait traverser l’archipel plus rapidement que le Shinkansen. Sur 800 m2 de déco brutalisto-zen en bois clair et béton signée Hugo Haas et Yusuke Kinoshita, Irasshai (« bienvenue » dans la langue de Shenmue) propose un éventail assez complet de l’offre gourmande du Japon.
Outre un café et un restaurant, on y trouve une section épicerie hyper complète avec plus d’un millier de produits de là-bas, au placement quasi militaire. On peut repartir avec des algues kombu ou nori, des copeaux de bonite ; de la sauce bulldog et ponzu pour réveiller vos grillades ; tout un éventail de champignons séchés ; des thés matcha, hojicha ou gyokuro ; des sodas chelous ou des chips colorées… Les prix sont plus raides que les pentes du Fuji mais on paye le prix de l’importation : les trois quarts des produits sont inédits sous nos latitudes !
On doit la partie spiritueux au MOF Christophe Davoine, ex-barman au Peninsula et ambassadeur Suntory, avec une vingtaine de sakés tradis (kuromatsu senjo à 40 €), autant de sakés modernes comme ce kaori hanayagu de King Jozo à la levure de vin (9,90 €), des whiskys et des gins nippons, et des bizarreries comme ce yuzucello ou un mirin au thé torréfiés ! Kanpaï !
Chez Time Out, tous les établissements sont testés anonymement par nos journalistes, en payant l'addition à chaque fois, comme n'importe quel...
Maître des associations inédites, le grand Jean-Paul est tout simplement l'un des meilleurs chocolatiers de France. Ce génie (n'ayons pas peur des mots) avait fait sensation à ses débuts avec ses chocolats fourrés au fromage et ses ganaches "dynamiques" (traduire, aphrodisiaques). A l’étage de sa boutique principale, son chocolate bar sert d'extraordinaires chocolats chauds. Classiques, comme ce mélange tradition, ou ces trois grands crus de cacao. Ou plus originaux : version énergisante à la banane et au piment, surprenant et assez subtil chocolat chaud aux carottes... Vous avez l'esprit aventurier ? Plongez dans le grand bain avec un choco chaud aux huîtres, à l'écume iodée et aux billes de gelée.
On oublie trop souvent que le choco-king est aussi un pâtissier de première bourre, d'ailleurs sacré Meilleur Ouvrier de France pâtissier 1986. Dans ses six boutiques, les gourmands se régaleront de ses pâtisseries haute-couture : des classiques revisités ("Rive droite"), des créations originales ("Rive gauche") et des gâteaux du voyage. Au chocolat, bien sûr (la "pomme de terre" ou le divin éclair Pablino), mais pas que ! Sa tartelette à l'orange est un régal, tout comme le Turin (pâte sablée et mousse marron) ou le Mazaltov —sorte de type cheese-cake aérien au fromage blanc 0% de matière grasse...
Autres adresses : - Jean-Paul Hévin Marais : 41 rue de Bretagne, 3e- Jean-Paul Hévin Jardins du Luxembourg : 3 rue Vavin, 6e- Jean-Paul Hévin Invalides : 23 bis avenue de la...
Vous cherchez une adresse où acheter des perles, des sequins, du tissu et des fermoirs de bracelets pour pas cher ? Bon, eh bien passez votre chemin, ce n’est pas à la Droguerie que vous ferez des affaires.
Si cette mercerie est connue de tous (ou presque) ce n’est pas pour son caractère bon marché, mais plutôt pour son aspect encyclopédique. Ici, vous trouverez de tout, de la plume vert fluo au bouton multicolore, du fil en caoutchouc au pince-plume. Nichée derrière les Halles depuis toujours, la Droguerie possède un nombre incommensurable de perles, boutons, plumes, breloques tous bien conservés dans des bocaux en verre ou des tiroirs en bois. Ne vous avisez pas pour autant à ouvrir ses boîtes de Pandore, il est formellement interdit au moindre individu d’y poser la main au risque de vous faire rôtir le derrière. Vous n’aurez ni le droit de caresser les plumes pour avoir un avis sur leur douceur, ni de soupeser la moindre perle dans le creux de votre main. La procédure veut qu’après avoir repéré l'objet de votre convoitise, vous fassiez la queue au comptoir en attendant qu'une vendeuse se libère. L’attente peut être longue, n’oubliez pas de recharger la batterie de votre smartphone, et surtout évitez d'y passer un samedi.
Malgré d'évidents défauts, la Droguerie vaut assurément le détour. D’abord parce qu’on y trouve de tout, et surtout parce qu’une fois que vous aurez enfin attiré l’attention d’une vendeuse, vous pourrez profiter de fins conseils en matière de création...
On a dû passer quarante fois devant ce panneau avec son oie sans le remarquer, posé dans l’encoignure d’une porte d’immeuble… Et puis Noël approchant, on a osé passer une tête, pénétrer dans la cour étroite de cet immeuble des Halles et entrer dans cette épicerie fine, planquée au fond.
Foie Gras Luxe (ce nom !) a été inaugurée par le charcutier Raphaël Vignaud quand ce jeunot de Mitterrand était ministre des Anciens combattants (je vous donne l’année : 1948). Rien n’a semble avoir changé depuis : la famille Vignaud toujours aux manettes, un sol en tommettes d’époque, une caissière derrière son comptoir vitré et des jambons de Bayonne pendus au plafond. Les étagères en bois ciré ploient sous les bocaux (de champignons séchés, de haricots blancs à la graisse d’oie…) et autres conserves (de confit de canard, de sardines du Portugal…). Ici, la vedette, c’est évidemment le foie gras décliné sous toutes ses formes : d’oie ou de canard, en mi-cuit, cuit, voire cru (si vous voulez le cuisiner vous-même) ; entier ou en morceaux, avec des prix qui s’échelonnent de 72 €/kg à 232 €/kg. Il y a même un canard entier et son foie confit ! On ne trouve que la marque maison, mais qui ne rigole pas avec le sourcing : les volatilles viennent tous d’une ferme dans les Landes et ont été nourris au maïs. Ajoutez dans votre panier tressé du saumon fumé artisanal , quelques bouteilles ou du caviar, et voilà la destination idéale pour les fêtes avec, en bonus, un vrai supplément d’âme (et de...
La précision « Les Innocents » est importante car il s’agit ici, parmi les 5 boutiques existantes, de celle située en face de la fontaine des Halles et qui répond au
doux nom de « Fontaine des Innocents ». Bref, c’est ce Mad Vintage là qu’on like, celui qui n’est que plumes, paillettes, fringues spectaculaires et pépites camp. Tous les Parisiens désargentés connaissent Mad Vintage. Sur l’échelle de Richter de la fripe, on est plus cher que Guerrisol (fastoche) mais moins que Kiliwatch (lol). Donc, malgré deux trois prix qui m’ont surprise, on valide. En dix ans d’existence, Mad s’est imposé dans ce secteur ultraconcurrentiel avec des boutiques qui ont chacune leur sélection bien spécifique.
Celle qui nous intéresse est le paradis des oiseaux de nuit à la recherche de LA pièce qui va remporter tous les suffrages. En effet, le responsable, Orest, ne sélectionne que du vintage « effet waouh » à tendance excentrique des années 80 et 90. Nichés sur deux étages à la déco érotico-kitsch (+10 pour le poster géant de Brigitte Lahaie), les portants pour hommes et femmes rivalisent de trouvailles glam. Anciens vêtements de théâtre, bodies de majorette, combis fétichistes, kimonos de geisha, blousons Johnny, chemises de sapeurs et fourrures côtoient du vintage plus consensuel, mais quand même.
Si l’on ne devait emporter qu’une pièce :
La veste en cuir rouge façon Michael dans Thriller qui trône derrière la caisse. Oui, tu ne la mettras que deux fois, et alors ?
Des produits design, de qualité, de fabrication française et à prix mini ? Impossible, vous dites ? Mais pas Sensee ! Cette marque propose une large gamme de lunettes qui allient l’élégance, le style avec le savoir-faire frenchie - le tout sans faire trop de mal au porte-monnaie (comptez entre 49 et 69 € pour les prix de départ).
Made in Jura
Imaginés par un duo de créateurs à la pointe des tendances dans leur atelier parisien, les modèles Sensee sont ensuite confectionnés dans le massif du Jura, dans la ville d’Oyonnax. Connue pour sa maîtrise des matériaux comme le buis ou encore la corne d’acétate, cette commune est devenue peu à peu une véritable spécialiste de la lunette. Dans ses usines, les montures Sensee, qui bénéficient du label Origine France Garantie, voient le jour dans le plus grand respect de l’authenticité et de la tradition. Seuls les verres sont importés du Japon.
Basique mais pas fade
Dans la boutique parisienne (la marque en possède une autre, à Marseille), vous retrouverez tout les collections Made in Sensee. Coté design, on mise sur un look classique mais efficace. Tous les modèles se veulent intemporels, de façon à être portés tous les jours et en toutes circonstances. Ce qui ne veut pas dire qu'ils sont fades pour autant, puisque Sensee réussit le pari de proposer des produits à la fois basiques et originaux. La difficulté ? Faire un choix sur la paire qui, une fois en poche, ne vous quittera plus.
Après les concept et les department stores, voici les select stores ! Premier du nom, L’Exception a longtemps été un e-shop avant de poser ses cliques et ses sapes dans la gigantesque canopée des Halles. L’idée du lieu ? Chauvin à mort : célébrer les créateurs bleu-blanc-rouge, peu importe qu’ils soient confidentiels (Atelier Bartavelle) ou ultra-reconnus (Givenchy, Petit Bateau, Florian Denicourt, Velvetine…) Une boutique haut de gamme qui peut se targuer de découvrir de jeunes talents (coucou Etudes Studio) tout en offrant une sélection pointue triée sur le volet. Pour preuve, il suffit de quelques clics sur les iPad déposés aux quatre coins de la boutique pour s’apercevoir de l’immense travail de curation du lieu.
Au total, on dénombre près de 400 marques partenaires dans leur catalogue : des griffes de luxe hors de prix pour le commun des mortels, et des fringues de créateurs beaucoup plus accessibles – mais pas pour autant bon marché. Hors de question ici de viser l’ordinaire, les prix affichent la centaine d’euros sans sourciller : t-shirt en jersey de lin estampillé Ambrym (123 €), blazer couleur menthe à l’eau signé Cavalier Bleu (325 €), robe graphique Jatual en soie et coton pour 450 €… Robes en crêpe, chaussures de haute volée, costumes élégants, bijoux et lunettes de soleil extravagantes. Le catalogue de L’Exception rhabille de la tête aux pieds toujours avec un twist. Difficile de ne pas trouver son bonheur.
Betino Errera est une rock star. Pour vous en convaincre, faites un tour sur les Internets, où s’empilent les clichés de clients posant fièrement à ses côtés, vinyle à la main tout juste attrapé dans l’un de ses bacs. Ce statut d’épée du microsillon, Betino l’a patiemment construit : depuis 1999, il archive et défriche classiques et nouveautés de toutes les musiques noires. Comprenez la soul, le funk, le jazz, la bossa mais aussi les glorieux descendants que sont le hip-hop et la house.
Au-delà du personnage, Betino a surtout un stock à même de satisfaire les diggers les plus fins et voraces. Dans sa boutique, on est bringuebalé entre les intercalaires Stax, Blue Note ou Axis Records, labels pionniers de la soul, du jazz et de la techno. Vous pourrez aussi tomber sur des perles old school, comme cette réédition de D’Angelo avant que la frénésie ne vous embarque dans les bacs disco, latin soul ou musique brésilienne. Vous aurez alors peut-être la chance (comme nous) de repérer un album de Marco Valle, auteur du tube samba-funk “Estrelar”. Côté bleu-blanc-rouge, les labels Hot Casa Records et Heavenly Sweetness ont leur intercalaire. Betino se décline aussi en ligne, avec un shop géré par son associé Romain Hubert.
Enfin, n'hésitez pas à solliciter le patron pour un conseil ou une requête, comme cet habitué à la recherche d’un disque depuis des années et que Betino s’est proposé de lui dégoter : « Si je te le trouve, tu me confirmes que c’est priorité ? » Betino, un...
Pour qui ? Les vrais amateurs de grands chocolats Produits cultes ? La tablette de choco blanc au lait de brebis, les carrés choco noir fourrés au gomasio A deux pas du Jardin du Palais Royal, cette discrète façade blanche ouverte fin octobre 2018, est la nouvelle adresse des amateurs de grands crus et des habitués du quartier. Le sac en toile de jute à l'entrée et la verrière au fond ne trompent pas : c’est une boutique, mais aussi un atelier. Formé à la bonne école (le MOF Franck Fresson; Patrice Chapon; la Maison du Chocolat), le jeune Marc Chinchole (26 piges au compteur !) est un vrai passionné qui tient à maîtriser la chaîne de production de A à Z, du sourcing des fèves de cacao jusqu'à la confection même des chocolats, en passant par le triage et la torréfaction. Des fèves estampillées commerce équitable, cultivées sans pesticides et issues de petites fermes d’Afrique et d’Amérique du Sud. Ce puriste travaille la pâte sans lécithine de soja ni aucun autre émulsifiant. En bouche, des goûts très francs, une réelle densité, de l'originalité. Ses petits carrés pralinés et tachetés de couleur façon bonbons fourrés ont tout bon, à la fois exotiques (vert aux deux citrons ou étonnant et addictif jaune au gomasio), et gourmands (intense noix de cajou ; noisette; gianduja; feuilletine...). Les prix n’attigent pas, surtout au vu de la qualité : 15,50 € le ballotin de 12 chocolats ; 30 € les 24 chocolats et 58 € les 48 pièces.
Mention spéciale pour les tablettes...
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