Des clins d’œil de Starck à Dalí au Meurice, au cheval blanc de Frank Gehry dans l'établissement du même nom, en passant par les tableaux de maîtres de la Maison Proust ou les lithographies de Gustav Klimt à l’hôtel des Grands Voyageurs, l’hôtellerie parisienne n’a parfois rien à envier aux plus prestigieux musées. « Certaines œuvres sont savamment dissimulées, de sorte que les clients ont parfois besoin de plusieurs passages avant d’en découvrir l’existence », souligne Cynthia Sunnen, responsable de la communication du Meurice.
Et c’est bien ce savant mélange de discrétion et d’infinie proximité qui fait le charme de ces hôtels-galeries où l’on peut prendre son bain de mousse face à des toiles d’Auguste Toulmouche, Eugène Verdyen ou Jacques Aymer de la Chevalerie, comme à la Maison Proust, ou s’envoyer des cocktails au milieu de merveilleuses fresques Art déco – au bar Joséphine du Lutetia.
Un supplément d’âme qui s’étend aussi au monde des lettres, à l’instar de la sélection de livres rares que l’on retrouve à la Cour des Vosges, chinée par le curateur Anatole Desachy. Sans oublier une subtile ouverture à la création contemporaine et un savant souci d’exclusivité, comme à la Villa-des-Prés, nouvel hôtel/galerie de Saint-Germain : « Les artistes ont eu une totale liberté », affirme Amélie du Chalard, en charge de la curation de l’hôtel. « Ce qui fait aussi l’atypisme du projet, c’est sa générosité : les toiles se déplient sur d’immenses formats et sont toutes originales. Aucune reproduction, aucune gravure, aucune lithographie, on ne peut les voir qu’ici. »