2015 : on fait le point !

Bilan subjectif de l'année passée

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Si pour beaucoup, l'année 2015 ne mérite que la pure et simple relégation dans le grenier de nos souvenirs, votre rédaction fétiche préfère retenir ses jolis moments quand vient le temps d'en faire le bilan. Et surprise, on a trouvé de quoi bien se réjouir !

• Elsa Pereira, responsable éditorial

A l'heure où les subventions allouées à la culture ne cessent de baisser, où des lieux de création et d'accueil de spectacles vivants tels que les théâtres de l'Aquarium et de la Cité internationale sont menacés de fermeture, la construction du nouveau théâtre de Sénart fait figure d'heureuse anomalie.
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• Zazie Tavitian, responsable des rubriques Restaurants et Bars

  • Bars à bières
Houblon • La bière artisanale
Houblon • La bière artisanale
Non, la bière, ce n’est pas vulgaire. Ca peut même être ultra-subtil. Et ça, on le découvre de plus en plus grâce à toutes ces micro-brasseries qui ouvrent en région parisienne… Beer is the new Champagne.

Chou • Le Kimchi

2015 : l’année où le kimchi est entré au Patrimoine immatériel de l’Unesco. C’est peut être un détail pour vous mais pour moi ca veut dire beaucoup. Ca veut dire qu’on reconnaît enfin cette recette de chou fermenté et épicé nord-coréenne à sa juste valeur. Deux façons d’en manger à Paris : dans la soupe au kimchi d’Higuma et dans les kimchi bomb de la nouvelle cantine coréenne Saam.
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  • Chinois
  • 3e arrondissement
  • prix 2 sur 4
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Hot Spot • Trois Fois Plus de Piment
Hot Spot • Trois Fois Plus de Piment
Pas si facile de trouver un bon endroit où manger épicé (et bien) à Paris. Mais ca c’était avant l’ouverture de cette cantine sichuanaise où l’on choisit son degré de piment entre 1 et 5. Drôle et spicy.

• Alexandre Prouvèze, responsable de la rubrique Cinéma

Retour en force de la science-fiction

Après ‘Interstellar’ à la fin de l’année précédente, 2015 aura définitivement confirmé le grand retour de la science-fiction en salles, souvent avec humour (‘Seul sur Mars’), mais aussi et surtout à travers la résurrection réussie d’anciennes séries mythiques, en particulier avec ‘Mad Max : Fury Road’ et ‘Star Wars : le Réveil de la Force’. Décors naturels, effets vintage : la SF se réinvente avec esthétique et nous donne bien envie de nous replonger dans quelques monuments du genre.

La durée au cinéma comme enjeu perceptif

Sans doute le cinéma doit-il cette tendance au désormais fameux binge watching de séries télé… Toujours est-il que cette année aura vu le retour du questionnement de la temporalité, à travers des films d’une durée inédite (en tête desquels ‘Les Mille et Une Nuits’ de Miguel Gomes, ou la reprise de ‘Out 1 : Noli me tangere’ de Rivette et Schiffman), mais aussi par le travail de réalisateurs sur les qualités immersives du plan-séquence, qu’il soit artificiel (‘Birdman’) ou non (‘Victoria’).
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Michel Houellebecq = South Park
Michel Houellebecq = South Park
Dès la rentrée 2014, Michel Houellebecq était partout. Partout (cinéma, expo, média…), sauf dans le champ littéraire ! Sorti en tout début d’année, son nouveau roman, ‘Soumission’, déchaîna la polémique de façon, reconnaissons-le, assez hystérique. Alors qu’après l’avoir lu, on ne peut douter que ce roman soit une parabole je-m’en-foutiste aux accents de farce, un égotrip ludique, cynique et outrancier autour des peurs politiques contemporaines… Bref, une fiction jouant entre actualité et provocation : Houellebecq ne serait-il donc pas, au bout du compte, l’Eric Cartman des Lettres françaises ?

• Emmanuel Chirache, responsable du Blog

Le café dans tous ses états

La tendance était lourde depuis quelques années, mais 2015 couronne Paris comme la ville où le café n’est plus un vain mot. Alors qu’ils ont longtemps bu des arabicas insipides, les Parisiens voient désormais fleurir les coffee shops proposant des « cafés de spécialité » sous l’impulsion de passionnés, souvent passés par Londres, Melbourne ou Brooklyn. Désigné meilleur torréfacteur de l’année, Christophe Servell de Terres de Café revendique de son côté une approche « terroir » à la française et remet au goût du jour la tradition du petit noir avalé au comptoir. Peu importe la philosophie, tant que le goût est au rendez-vous ! Mention spéciale à l’ouverture du Café Shakespeare & Company, au rapport qualité/prix imbattable dans ce quartier si touristique, à la Brûlerie de Belleville qui continue de faire du bon boulot et surtout au formidable Café Oberkampf, chaleureux, doux et ensoleillé.
Mad Max : Fury Road, hommage au cinéma muet ?
Mad Max : Fury Road, hommage au cinéma muet ?
Alors que Hollywood semble s’empêtrer depuis plusieurs années dans une crise artistique, multipliant adaptations molles de comics et franchises sans imagination, un Australien de 70 ans adresse une leçon de cinéma, de mouvement pur et d’action à ses pairs. Mieux, il réalise ce tour de force en reprenant lui aussi une vieille franchise, la sienne, celle de 'Mad Max'. Loin de se la couler douce pour engranger facile les royalties, Miller exige le final cut et monte une entreprise dantesque, qui demandera plusieurs années de travail acharné. Chaque véhicule, chaque personnage, chaque cascade, chaque seconde de story-board, fait l’objet d’un soin méticuleux. Surtout, les CGI ne sont utilisés que pour le superflu : matte-painting pour les décors, ajout de figurants, explosions plus grandes ou détails dans l’image. Tout le reste n’est fait que de chair, d’os et de mécaniques rouillées, ce qui confère au film une matière bien supérieure à ses rivaux. Ajoutez à cela une maestria dans l’art de filmer le mouvement, presque un hommage au cinéma muet, et vous obtenez l’un des blockbusters les plus fluides jamais réalisés, qui fait passer ses concurrents pour des figures du musée Grévin.
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Le PSG contre-attaque, au revoir Chelsea

Aujourd’hui, Zlatan Ibrahimovic fait autant pour l’image de marque de Paris dans le monde que la tour Eiffel, les terrasses des cafés ou le Sacré-Cœur réunis. Après avoir été éliminés iniquement par Chelsea l’année précédente en quarts de finale de Ligue des Champions, Paris retrouve le club londonien en huitièmes de finale début 2015, une occasion trop belle de se venger. Alors que Mourinho fait monter la pression en conférence de presse et que le match allait se solder par un match nul (1-1) miraculeux pour les Anglais, le retour s’annonce bouillant. Zlatan expulsé au bout de quelques minutes de jeu, les Parisiens font face aux provocations de Diego Costa et de ses coéquipiers à dix contre onze. Verratti, Pastore, Thiago Silva et David Luiz brillent de mille feux et permettent au PSG d’arracher des prolongations, puis la victoire au bout d’un match nul 2-2 épique. Un exploit qui fera dire à Wayne Rooney : « C’est l’une des plus grandes performances que j’ai vues à 10 contre 11. » La belle entre Chelsea et Paris aura lieu en 2016, puisque le tirage au sort a opposé encore une fois les deux équipes.

King Gizzard & The Lizard Wizard en concert

Quand, après un concert, tout le monde sort, les vêtements trempés, le corps en nage et l’esprit en transe, se répétant « on pourra dire qu’on y était », c’est le signe qu’un moment de rock’n’roll vient de se graver dans la mémoire collective. Depuis quelques mois, la rumeur bruissait dans la ville, doucement, auprès du petit monde des fans de garage rock : la nouvelle sensation King Gizzard & Lizard Wizard allait jouer en concert pour la première à Paris fois le 4 juillet 2015 dans le cadre du Paris International Festival of Psychedelic Music. Résultat, une foule anxieuse, impatiente et en même temps pleine d’interrogation dans la fosse de la Machine du Moulin Rouge ce soir-là. Les centaines de personnes présentes ne regretteront pas d’être venues : une heure de folie d’un rock brutal et mélodique les attend, jouée par une tribu d’Australiens géniaux venus réinventer la musique psychédélique.

• Lorraine Grangette, responsable de la rubrique Concerts et soirées

La musique techno popularisée

Quatre Weather Festivals en une année, un Transient, un Marathon!, les 7 ans de Sonotown, The Peacock Society… C’est clair, la techno ne s’est jamais aussi bien portée. Mais non seulement cette musique autrefois controversée devient accessible, désormais elle fascine et déclenche la soif du savoir. Des initiatives ont permis cette année à qui le voulait de creuser en profondeur le sujet à l’aide de conférences, comme celles données par B2B Music sur l’histoire et l’évolution de la techno à Sciences Po, ou celles données dans le cadre de la Red Bull Music Academy (présentées par des têtes comme Laurent Garnier), ou encore au cours d'une exposition (le Paris Musique Club, qui fait notamment l’apologie des musiques électroniques en 12 semaines à la Gaîté Lyrique).

Des fêtes toujours plus folles

Paillettes, déguisements, lofts, entrepôts, cirques… Cette année, on a pu festoyer comme jamais grâce à nos chers collectifs qui n’en finissent pas de nous surprendre… Record pour Alter Paname, qui a proposé une fête de 32 heures au Cabaret Sauvage en octobre avec la présence d’une ribambelle d’artistes house, techno et disco, mais aussi d’une grande roue de 18m de hauteur, d’un spectacle de marionnettes géantes, et de folies en tous genres. On les retrouvera le 5 février 2016, en compagnie de La Mamie’s, Otto10, le Camion Bazar, Discomatin et Soukmachines (bref, nos bandes préférées) au 6B (bref, notre lieu de fête préféré) pour une monstrueuse fête des familles.
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L’avalanche de concerts hip-hop

Une de nos meilleures surprises de 2015 aura été cette avalanche de concerts hip-hop sur les scènes parisiennes. Groupes old school (Onyx, Mobb Deep…), jeunesse from Brooklyn ou Chicago (Chester Watson, Mick Jenckins…), ou vétérans du rap français (la Smala...). On peut remercier les producteurs et promoteurs spécialistes comme Allo Floride, la Rafinerie, Free your Funk ou Verveine Productions d’avoir fait venir de si grands artistes, ainsi qu'à des festivals comme Jazz à la Villette (qui a fait une édition spéciale à la croisée du hip-hop et du jazz).
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