Tour du monde des épiceries

9 Rue Mandar, 2e.
On a trouvé le remède grec à la crise et il se nomme σουβλάκι. Dans un alphabet plus proche du nôtre, cela donne le Souvlaki, sandwich typique hellénique que trois jeunes chefs issus des écoles hôtelières de Montpellier et de l’école de cuisine Alain Ducasse ont décidé de revisiter. Le principe de base est d’une simplicité infantile. De la viande grillée que nos trois cuistots ont accompagne de salade et de tomates confites dans un pain Pita qu’ils mouillent ensuite d’un succulent jus de viande. 

20 rue Saint-Paul, 4e.
Planquée dans la rue Saint-Paul en plein Marais, la vitrine de Thanksgiving donne le ton. Ici, pas de diète possible, on est là pour en prendre plein les cuisses ou les hanches, voire les deux. Mais la vie vaudrait-elle la peine d’être vécue sans douceurs ? Evidemment que non. Alors on entre, on observe et on remplit coupablement son panier. La star de la soirée, c’est, bien sûr, la dinde, et ici, il y a tout ce qu’il faut pour la pomponner : épices, sirops et le fameux thermomètre (6,95 €) qu’on a tous aperçu un jour ou l’autre dans une série américaine. 

29 rue de l'ouest, 14e.
Epicerie espagnole, fournisseur des restaurants aux saveurs ibériques et depuis peu, repaire où déguster des tapas, El Bierzo se trouve à quelques pas de la place de la Catalogne. Cet antre de la gastronomie hispanique a le mérite d’être implanté dans un quartier à l’entrain souvent raillé. Calamars à la plancha, croquetas, choquitos, boquerones, patatas bravas ou encore le jambon Pata Negra, tous ces petits mets typiques à partager sont proposés à des prix très raisonnables (4 à 5 €). Pour la petite histoire, le gérant tenait initialement un bar à tapas à Bastille et retourne donc à ses origines. 

62 bis rue des Entrepreneurs, 15e.
Très petite épicerie iranienne installée depuis vingt-cinq ans dans un quartier cher aux immigrés de l’ancienne Perse, la paisible boutique n’a rien de l’effervescence des épiceries de nuit arabes. Certes il y a peu de chance d’y trouver LE produit que l’on cherche, mais on repart facilement avec des denrées mystérieuses, du miel aux fruits secs, du safran, et un regard rafraîchi sur la culture iranienne. 

15 rue Rodier, 9e.
La petite épicerie du 9e a des allures d’Arche de Noé de la cuisine italienne. Ajustés au millimètre près, les rayons offrent un patchwork de couleurs comme autant d’incontestables promesses de saveurs à tomber par terre. Sauces napolitaines au fenouil, pastas crosetti à l’effigie des grandes familles génoises, spaghettis troués de Toscane : voilà qui vient titiller notre œil et nous rappeler qu’un plat de pâtes, ce n’est pas qu’un plat de pâtes ! Génoise d’origine, marseillaise puis parisienne d’adoption, Alessandra Pierini semble pourtant n’avoir qu’une seule ligne de conduite : l’amour de la gastronomie italienne. 

78 rue de Dunkerque, 9e.
Pour les amateurs de saveurs latines, sauces piquantes, maté ou encore de cachaça, l’épicerie colombienne Mercatienda Latina a de quoi relever les soirées. Située à deux pas de Montmartre, la boutique met en avant les produits typiques de toute l’Amérique latine. On pourra goûter les arepas (galettes colombiennes), les petites pommes de terre Papa Criolla, les bunuelos (beignets ronds à préparer ou surgelés) ou encore le célèbre posole mexicain. Créateurs de cette entreprise familiale, les gérants à l’accent ensoleillé se transforment, non sans bagou, en véritable office du tourisme culinaire.

20 rue Jacques Louvel-Tessier, 10e. 
L’épicerie La Petite Pologne a été ouverte il y a 7 ans par Isabella, polonaise infatigable originaire de Toruń, la célèbre ville de Copernic. Une petite boutique du 10e arrondissement simple et bien tenue dans laquelle la gérante comme les clients jonglent volontiers entre le français et le polonais. Malgré sa devanture très parisienne, un délicieux air de province polonaise plane au-dessus des produits.  Dès la rentrée 2014, la petite épicerie étendra ses ailes en proposant un service de traiteur (avec un cuisinier polonais, cela va sans dire !).

52 avenue Emile Zola, 15e.
Epicerie par ses produits de qualité, supermarché par sa taille, la boutique familiale Délices d’Orient a de quoi réjouir les habitants du 15e et les amoureux de gastronomie libanaise et arabe. L’entrée ornée d’oliviers annonce d'emblée la couleur. Pour ceux qui ne sauraient pas cuisiner avec les mille produits qui ornent les rayons, le coin traiteur redonne ses lettres de noblesse à une cuisine au croisement des cultures. De quoi oublier allègrement les kebabs libanais version fast-food.  

5 cité du Wauxhall, 10e.
C’est à deux pas de République, dans le très british passage Wauxhall, que Mister Jay Jay a choisi d’implanter il y a vingt ans une épicerie anglaise. A l’origine passionné par l’Irlande, il met aujourd’hui en avant des produits anglo-saxons, anglais, écossais mais aussi sud-africains. Ce petit espace propose toute une panoplie de candies (ah, les Crunchies !), drinks, baked sausages et autres denrées à breakfast typiques ou atypiques... L’adorée ou détestée pâte à tartiner Marmite trône fièrement sur les étagères (6,90 €).

16 esplanade Nathalie Sarraute, 18e.
Des bonbons, des chocolats de toutes les couleurs, des céréales du sol au plafond, des vieux comics, des skate-boards : ouvrir une épicerie américaine, c’est un peu un rêve de gosse pour Stéphane et Samia, copropriétaires des Petites Gouttes. Quand ils installent leur restaurant à la Halle Pajol dans le 18e, les deux repèrent également un autre local encore vierge, mais ils préfèrent attendre que les Petites Gouttes soient installées dans le paysage avant d’entreprendre une autre aventure. Maintenant que c’est chose faite, Deli Drop peut voler de ses propres ailes. 

83-87 passage Brady, 10e. 
Au bout du très indo-pakistanais passage Brady, sous la verrière couverte classée monument historique depuis 2002, vous pourrez zigzaguer dans les rayons de Velan, à mi-chemin entre l’épicerie fine indienne et la boutique artisanale. Un univers bien différent de la Chapelle, quartier désormais largement sri-lankais. Depuis1996, cette entreprise familiale se poursuit avec la petite fille, descendante d’Indiens de Pondichéry. N’hésitez pas à demander des renseignements sur les ingrédients nécessaires à tel ou tel plat, malgré les embouteillages en caisse on vous renseignera volontiers.

37 rue du Roi de Sicile, 4e.
« C’est dans les plus petites boîtes que l’on range les plus fines épices... » Et ce n’est pas ce coffee-shop, ouvert par le joyeux barista Victor Silveira, qui viendra contredire le proverbe. Installé dans un recoin chic du Marais, Comme à Lisbonne a beau être minuscule, il ne désemplit pas depuis son ouverture, fort d’un succès bien mérité, à la hauteur de ses délicieuses pâtisseries, les pasteis de nata, et de son excellent café. Les pasteis, succulents petits flans, sont préparés selon la recette secrète de la mère du patron ; quant au café, selon les règles de l’art lisboète.