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Un pied sur l’hexagone, le cœur de l’autre côté de la Méditerranée. Les chibanis (‘cheveux blancs’ en arabe) sont venus d’Afrique du nord au lendemain de la guerre. Travailleurs immigrés, citoyens invisibles, ils ont travaillé toute leur vie dans un pays au système social hostile, ne perdant jamais des yeux la terre qu’ils avaient quittée. Pour sa pièce ‘Invisibles’, l’auteur et metteur en scène Nasser Djemaï est allé à leur encontre. Appréhendant son travail théâtral comme un documentaire, il a imaginé un spectacle mêlant la quête de Martin Lorient (un jeune homme à la recherche de ses origines) et l’histoire de cinq chibanis. On suit donc le chemin de Martin, une boîte pleine d’interrogations entre les mains. Poussé par son désir de comprendre et un besoin irrésolu de réponses, le jeune homme va atterrir dans un foyer d’anciens travailleurs arabes. Un espace exigu où chacun évite de trop remuer ses souvenirs, où le quotidien est rythmé par une paperasse cauchemardesque, où l’on tue l’ennui à coup de dominos. Avec tendresse et sensibilité, Nasser Djemaï nous convie à partager un peu de temps avec ses personnages : on assiste aux jeux de cartes, aux querelles, à l’usure du temps. Sans misérabilisme ni ferveur politique, mais dans une mise en scène épurée à la scénographie minimale (une table en formica, quelques chaises, un lit). Nul doute que l’extrême sobriété déployée confère au spectacle sa force, son humanité. Sur scène, les cinq comédiens, moustaches argentées et cheveu
C'est dans un décor de salon de début du XXe siècle que la pièce débute. Des teintes pastel devant un fond de scène noir. Sur le plateau, entre un canapé, un fauteuil et un bureau, le docteur Glas se livre à des confidences, raconte avec un léger accent ses rencontres ratées, ses amours éteintes et ses questionnements éthiques. Manifestement troublé par le serment d'Hippocrate et une vie involontairement solitaire, Glas soigne ses patients avec un dévouement subjectif mais honnête. Alors quand Helga, la jolie femme du pasteur pousse la porte de son cabinet, il ne faut guère de temps pour que le preux docteur se presse à son secours. Presque entièrement construite autour du personnage du médecin, la pièce de Hjalmar Söderberg pénètre dans les interrogations les plus intimes du docteur et dans les mœurs contradictoires de l'époque. Et c'est dans sa peinture subtile d'une société machiste et étroite, dans son courage de parler du viol conjugal, dans sa fureur de liberté que le texte excelle. En mettant l'humain au centre de leur critique acerbe, l'auteur suédois et le metteur en scène (le docteur lui-même) offrent aux deux acteurs l'espace de jouer toute une gamme d'émotions, du désespoir au délire. Malgré le classicisme évident de la mise en scène, malgré l'économie de moyen, la magie opère. Alors bien sûr, on aurait aimé un brin plus de créativité scénique, et évidemment certaines scènes fonctionnent mieux que d'autres, mais la richesse du jeu de John Paval, la sincérité fragi
Que feriez-vous si un jour, affalé dans votre sofa plastifié, vous appreniez que vous avez gagné au loto ? Que vous êtes l’heureux bénéficiaire de 18 millions d’euros ? L’interrogation se conjugue au conditionnel, mais n’en est pas pour autant impossible. En tout cas plus pour Jocelyne, mercière à Arras. Roman à succès de Grégoire Delacourt, ‘La Liste de mes envies’ raconte les doutes de « Jo » face à ce gros chèque de la Française des jeux. En parler ou pas ? L’encaisser ou non ? Une histoire aux allures de faits divers mais qui cache en son sein le portrait sensible d’une femme désabusée. Personnage délicat et complexe qu’Anne Bouvier a eu l’intelligence et le brio de faire interpréter non pas par une comédienne flegmatique mais par un chauve à barbe. C’est donc Mikaël Chirinian, drapé dans un gilet vert, qui incarne l’héroïne angoissée. Une voix douce et cadencée qu’il prête à tous les rôles de l’intrigue, de l’époux aux copines du salon de coiffure. Que les amateurs du texte se rassurent : la bizarrerie ne dure que quelques secondes. Passées les premières scènes, la performance d’acteur alliée à une mise en scène simple et précise fait totalement oublier la pluri-interprétation. Tantôt ému, tantôt amusé, le public suit avec curiosité les aventures et circonvolutions de la mercière. Un écran plat, une Porsche Cayenne, l’intégrale James Bond. De la liste des besoins à celle des envies, pour finir avec les folies. Une garde-robe Chanel, des nouveaux seins… Des rêves qui fini
Hugo, Ionesco, Brecht... En plus de trente ans de carrière, le téméraire Laurent Pelly s’est attaqué à plus d’un mastodonte du répertoire théâtral. Cette fois c’est Shakespeare et sa pièce écossaise maudite qui passe entre ses mains aguerries. Rompu aux œuvres lyriques et aux scénographies colossales, le metteur en scène, directeur du théâtre national de Toulouse, présente au théâtre des Amandiers de Nanterre sa version fantasmagorique du drame shakespearien. Pour incarner le couple régicide, Pelly a fait appel à deux comédiens du Français, Thierry Hancisse et Marie-Sophie Ferdane (avec lesquels il avait déjà collaboré pour ‘L’Opéra de Quat’Sous’), ainsi qu’à une troupe d’acteurs pour la plupart également habitués de ses créations, dont Pierre Aussedat qui cumule ici les rôles du malheureux roi Duncan, de l’ensorcelante Hécate et du laconique lieutenant de Macbeth, Seyton. Les sorcières, apparitions chimériques qui poussent Macbeth sur une voie destructrice, sont interprétées par trois acteurs aux silhouettes fantomatiques, auxquels les chapeaux pointus et la blancheur livide confèrent une allure étrange et inquiétante. Afin de porter ce drame guerrier sur scène, Laurent Pelly a enfilé toutes les casquettes ou presque ; supervisant la scénographie et les costumes en plus de la mise en scène, il a imaginé un décor labyrinthique, fait de murs de parpaings, pour illustrer l’état d’esprit aliéné du couple sanguinaire. S’attachant à pénétrer au cœur du mal, il vise à atteindre les
Chez Shakespeare, l’amour est loin d’être un long fleuve tranquille. Sous sa plume, il ne fait pas bon être amoureux, car au bout de la passion il y a souvent le sang et les larmes. Dans ‘Les Amours vulnérables de Desdémone et Othello’, adaptation à quatre mains de Razerka Ben Sadia-Lavant et Manuel Piolat Soleymat, amour et tragédie, toujours intimement liés, viennent se frotter à la notion d'étranger. Continuant son travail de transposition des vers de l'auteur anglais en poésie contemporaine et en slam comme dans ‘Timon d’Athènes’ — pour lequel elle avait notamment collaboré avec la rappeuse française Casey —, Razerka Ben Sadia-Lavant met en lumière l'orientalité d''Othello'. A l'origine de cette création, le slammeur américain Saul Williams revêtait les habits du prince Maure ; Disiz la Peste reprendra le flambeau dans la version présentée cette saison au théâtre des Amandiers de Nanterre. Face à lui, Denis Lavant, hirsute Iago, fomentera la perte des amoureux, en nourrissant malignement la jalousie d’Othello. Reda Oumouzoune, champion du monde de taekwondo, s'ajoutera à cet ensemble éclectique, composé également de musiciens et de danseurs, et la voix de la mystérieuse Sapho mêlée au oud tantôt classique, tantôt électrique de Mehdi Haddab, fera flotter le parfum paradoxal d'une modernité ancestrale.
« Fortitude »… Oui, ce mot vous rappelle vaguement quelque chose ? Un indice : Seconde Guerre mondiale. Vous y êtes ? Pour éradiquer tous les doutes, il vaudra quand même mieux faire un petit détour par le théâtre de la Madeleine pour voir ‘Mensonges d’Etats’, un spectacle retraçant cette opération historique. Petit rappel pour les férus d’école buissonnière : 1944, le débarquement est imminent. Comment les armées anglo-américaines peuvent-elles mettre toutes les chances de leur côté ? L’opération Fortitude est tout simplement un énorme mensonge inventé pour éloigner l’armée nazie de la côte normande. Ce stratagème à haut risque consistait à faire croire que le débarquement aurait lieu un mois plus tard, et dans le Pas-de-Calais. Mais la pièce est bien plus qu’un simple récit historique. A l’instar d’un 'James Bond' ou d’un film d’Hitchcock, on nage en plein récit d’espionnage ! La création de faux camps militaires, les messages radio truqués, les agents doubles qui prennent de plus en plus de risques, tout est là pour que le public suive en direct la construction de ce mensonge à l’échelle internationale. Et l’humain dans tout ça ? Nicolas Briançon a réuni Marie-Josée Croze et Samuel Le Bihan pour interpréter deux de ces personnages coincés entre leur propre morale et l’obéissance aux ordres, entre la force de l’alliance politique et la fragilité des relations humaines. Alors si vous pensez toujours que Quicksilver n’est rien d’autre qu’une marque de vêtements, ce spectacle
C’est un véritable petit bout d’Europe qui pose ses valises au théâtre de la Colline avec 'Perturbation'. D’abord la Pologne avec le metteur en scène Krystian Lupa, ensuite l’Autriche avec le romancier Thomas Bernhard et bien sûr la France avec ses comédiens et le fameux théâtre de la station Gambetta qui accueille tout ce beau monde. Valérie Dréville et John Arnold en tête d’affiche nous plongent dans la noirceur d’un village autrichien au milieu du siècle dernier. Un jeune homme accompagne son père, médecin de campagne, dans ses consultations au fin fond de l’Autriche rurale. Les douleurs des patients sont physiques mais surtout morales, l’humain et ses fragilités se révélant violemment, à l’état brut. Si l’artiste de Cracovie s’est acoquiné plusieurs fois avec les textes de Bernhard, c’est peut-être parce que ses spectacles dressent eux aussi un tableau à la fois mélancolique et bouillonnant de notre société. Comme le dit très joliment le critique Jean-Pierre Thibaudat, « On ne va pas voir un spectacle de Lupa, on s'y installe comme sur une île pour y passer la nuit »… Tenez-vous prêts, car perturbés, vous le serez certainement.
En septembre prochain, l’automne jaunira à peine quelques feuilles que le théâtre de la Ville s’empressera déjà de fêter la nouvelle année. 2014 sera un centenaire un peu particulier, celui de la Première Guerre mondiale. En guise de commémoration artistique, Christoph Marthaler offre un spectacle historique et musical sur la montée des fascismes en Europe depuis un siècle. L’Histoire est dans le texte : un collage de vrais discours politiques et de textes écrits par la compagnie. Historique aussi par le lieu, l’équipe ayant choisi le Parlement de Vienne en Autriche comme lieu de création, pour revenir un peu aux origines. Quant aux spectateurs parisiens, c’est depuis l’immense plateau du théâtre de la Ville qu’ils assisteront à la pièce jouée sur les gradins. Une façon d’intervertir les rôles pour changer un peu de point de vue. Spectacle musical aussi parce que le metteur en scène suisse a toujours travaillé entre ces deux arts qu’il considère comme complémentaires. Une sorte d’hommage rendu aux œuvres censurées pendant la Seconde Guerre mondiale et à tous ces musiciens juifs à qui on interdisait de jouer de leur instrument. Mais Marthaler n’évoque tout ce passé que pour mieux faire état du présent et de sa vision de la politique européenne actuelle. Tout cela sans jamais oublier l’humour formidable présent dans toutes ses créations.
Non, Nogent-sur-Marne n’est pas au bout du monde, ni même au fin fond de l’Ile-de-France. Et même s’il fallait s’enquiller la ligne E entière, le théâtre féérique de Nicolas Liautard vaudrait assurément le détour. Après le superbe ‘Blanche Neige’, le metteur en scène s’est inspiré du film muet de Williamson et Andersen ‘The Little Match Seller’ (la petite marchande aux allumettes). Pour ceux qui n’auraient pas eu la chance de pleurer à la lecture de ce conte mélodramatique, sachez qu’il se passe au cœur de l’hiver, à la veille du Nouvel an et qu’il met en scène une pauvre petite fille agonisant dans les ruelles froides de Copenhague. Bon, pas tout à fait de quoi vous mettre la pêche, mais sûrement de quoi en prendre plein les yeux. Davantage dans le plastique que dans le tragique, Nicolas Liautard a imaginé un spectacle onirique où les éclats de lumière des allumettes craquées créent des visions. Cinquante minutes d'une succession de tableaux dans un silence religieux, parfois percés de sons.
On pense connaître Marivaux jusqu’au bout des vers. A tel point qu’on l’imagine incapable de nous surprendre, voire de nous plaire encore. Et pourtant, le marivaudage agit toujours de son charme et de ses travers, plusieurs siècles plus tard. La preuve en ce début de saison avec ‘Le Triomphe de l’amour’ mis en scène par le Bulgare Galin Stoev. Après avoir monté ‘Le Jeu de l’amour et du hasard’ à la Comédie-Française, le metteur en scène se penche sur le cas de la perfide Léonide, princesse de Sparte. Une histoire de manigances et de déguisement où l’amour triomphe, inconditionnellement. Mais parce que les choses seraient ainsi trop simples, Galin Stoev a réuni sur scène une troupe exclusivement masculine. Léonide et Phocion (le double « mâléfique » de la princesse) seront ainsi joués par l’acteur Nicolas Maury. Un parti pris impertinent qui devrait permettre de pousser un peu plus loin la question de l’identité. Marivaux voulait du travestissement, il en aura. Habile metteur en scène, Stoev est aussi un scénographe exigeant. Parions que son Marivaux fera des étincelles autant par le jeu que par son décor.
Dressé fièrement face au théâtre du Châtelet (et oui, ne vous trompez pas de trottoir !), le théâtre de la Ville est devenu en quelques décennies le temple incontesté de la création chorégraphique. Visionnaire hors-pair, son ancien directeur Gérard Violette y invita dès les années 1980 la crème de la danse contemporaine qu’elle soit allemande (Pina Bausch), flamande (Anne-Teresa de Keersmaeker) ou encore française (Maguy Marin). Si la danse à elle seule fait la réputation du lieu, sa programmation théâtrale ne démérite pourtant pas : Luc Bondy, le Berliner Ensemble ou encore la Nature Theater of Oklahoma y sont attendus en 2012. En 1996, une seconde salle de 400 places ouvre dans le 18e arrondissement, le théâtre des Abbesses y invite de jeunes chorégraphes et petites compagnies de théâtre afin de désengorger la place du Châtelet. Toutefois, il est bien possible qu’il vous faille vous armer de courage pour obtenir un siège hors abonnement (notamment pour le Tanztheater Wuppertal). Mais rassurez-vous, le jeu en vaut définitivement la chandelle.
En arrivant quelques minutes avant le lever du rideau, vous aurez tout le loisir d’admirer depuis le lobby la scintillante Tour Eiffel, voisine du théâtre de Chaillot. Ancien siège de l’ONU, c’est dans la grande salle qu’en 1948 fut signée la Déclaration universelle des droits de l’homme. Jean Vilar, Antoine Vitez et Jérôme Savary feront rejouer des comédiens sur son plateau, rendant les 1 670 places de Chaillot à ses premières amours : le théâtre populaire. Depuis peu presque exclusivement consacré à la danse contemporaine, Chaillot se dessine dorénavant comme le pendant moins international du théâtre de la Ville. Un large espace découpé en deux salles et qui rend hommage à toutes les écritures chorégraphiques, qu’elles soient influencées par le flamenco ou enracinées dans la culture urbaine. Egalement lieu d’apprentissage, le théâtre organise des rencontres, des ateliers et même une formation continue en histoire des arts !
Vous cherchez le théâtre de Gennevilliers ? Suivez les flèches. Imaginés par Daniel Buren, ces panneaux rouges et blancs jalonnent le chemin du métro jusqu’aux portes du bâtiment. Après le règne du fondateur Bernard Sobel, c’est le metteur en scène Pascal Rambert qui tire aujourd’hui les ficelles de ce centre national entièrement dédié à la création contemporaine. Nouvelle identité visuelle, propositions interdisciplinaires et organisation de nombreux festivals : le T2G met le cap sur la rencontre artistique. Amoureux de Molière ou Racine, passez votre chemin, Pascal Rambert ne pioche pas ces auteurs dans le répertoire. En revanche, vous n’y trouverez pas que du théâtre mais également de l’opéra (Oscar Bianchi et Joël Pommerat), de l’art (Nan Goldin), du cinéma, de la littérature et même de la philosophie (Emmanuel Alloa) ! Sachez enfin que certaines répétitions sont ouvertes aux Gennevillois.
A quelques mètres de la plus célèbre avenue parisienne, le Rond-Point met un point d'honneur à ne diffuser que des auteurs vivants : François Bégaudeau, Tatiana Vialle ou encore Jean-Marie Piemme faisaient ainsi partie de la programmation de la saison 2010-2011. Métamorphosé au début des années 2000, le Rond-Point est devenu un lieu multitâches décoré par Patrick Dutertre. Un espace qui s’articule autour d’une abondante librairie, d’un salon de thé et d’un restaurant au cas où la faim se ferait sentir. Ces trois salles baptisées Topor, Tardieu et Renault-Barrault n’accueillent pas seulement du théâtre mais aussi du cirque (Eloize, Le Cirque invisible) et parfois même quelques humoristes satiriques (Guy Bedos, Christophe Alévêque).
Cap à l’Est ! Niché dans une étroite ruelle du 20e arrondissement, le théâtre national de la Colline étonne au premier abord par son imposante façade transparente de 12 mètres de haut. Un décor de béton et de verre qui accueille en son sein un joli échantillon de la dramaturgie, du XIXe siècle à nos jours. Des étoiles de l’écriture dramatique – Norén, Pirandello, Bernhard, Brecht – mise au goût du jour par des ténors de la mise en scène tels que Krystian Lupa, Bernard Sobel ou encore Stanislas Nordey. Aujourd’hui dirigée par le metteur en scène Stéphane Braunschweig, la Colline propose en parallèle de ses spectacles des ateliers, des stages et des week-ends gratuits de formation pour les jeunes passionnés de théâtre.
« Temple absolu du théâtre » selon les termes de son directeur Olivier Py, l’Odéon ne compte pas que son théâtre à l’italienne au centre de Paris mais également un entrepôt de décors de spectacles construit en 1895 par Charles Garnier pour l'Opéra de Paris. Les Ateliers Berthier à l’extrême nord de la capitale sont devenus en mai 2005 la nouvelle salle de l’Odéon, gagnant ainsi près de 400 places. Anciennement sous le joug de la Comédie-Française, l’Odéon s’est affranchi au début des années 1990 en devenant le théâtre de l’Europe. Des metteurs en scène des quatre coins de l’Europe sont invités à présenter leurs productions en langue originale sur-titrée. Parmi eux Deborah Warner, Peter Zadek, Giorgio Strehler, Robert Wilson, Frank Castorf ou encore Thomas Ostermeier.
Il faut d’abord parcourir la ligne 5 du métro puis marcher quelques minutes avant d’arriver à la Maison de la culture de Bobigny. Mais le temps passé dans les transports en commun sera loin d'être perdu, surtout si vous avez choisi d’assister à un spectacle du Standard Idéal. Ce festival inauguré en 2004 invite chaque hiver sur ses planches la fine fleur des metteurs en scène européens. L’occasion de faire le plein de spectacles hongrois, allemands, anglais ou encore italiens. Un écrin de verre dans lequel se tient également l’Atelier des 200. Le temps d’un week-end, 200 amateurs sont invités à découvrir en compagnie des metteurs en scène de la saison l’envers du décor, notamment le jeu d’acteur. Il ne reste plus qu’à vaincre sa timidité et se lancer !
Aux manettes de cette scène conventionnée pour la danse, il y a José Alfarroba. Homme de théâtre actif, qui ne se contente pas d’ouvrir les portes de son lieu aux chorégraphes mais invite jeunes compagnies de théâtre, plasticiens en herbe (huit expositions par saison) et musiciens de tous bords. Spectacles jeune public, projections de films et festivals tous azimuts : le théâtre de Vanves émerveille par la richesse de sa programmation. Découpé en deux salles – le théâtre et la panopée –, le lieu se mobilise tout particulièrement à promouvoir les écritures contemporaines, mais sans frontières : « cette saison seront présentées des tragédies, un mélodrame, une grande fresque historique, des pièces "sociales"... et quelques ovnis » explique son directeur. Un espace de qualité qui accueille en son sein depuis quinze ans l’excellent festival de théâtre et danse Artdanthé. Un must en matière de rendez-vous culturel.
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