Paula Mod Becker
© Museum Ostwall im Dortmund U, Dortmund'Mère nue en buste, avec enfant sur son bras II', Paula Modersohn-Becker (1906)
© Museum Ostwall im Dortmund U, Dortmund

12 expos à voir avec Maman

Pour la Fête des mères, emmenez la femme de votre vie voir des chefs-d'oeuvre...

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Le collier de pâtes que vous lui aviez offert pour la Fête des mères 1991? Mangé en bolo. Les bouquets de fleurs accumulés au fil des années ? Ils gisent piteusement dans un pot-pourri bafouant dix-neuf lois d'hygiène et de propreté. La boîte de chocolats fourrés achetée à la va-vite chez le boulanger ? Cachée au fond d'un placard verrouillé pour éviter les tentations... Bref, vous êtes à cours d'idées de cadeaux pour la Fête des mères ce dimanche et cela commence à sérieusement vous angoisser. Et si, pour changer, vous lui offriez une balade avec vous, bras-dessus, bras-dessous dans un musée ou une galerie d'art ?

D'autant que les expositions actuellement proposées sont à l'image des profils maternels : plurielles. Qu'elle soit coquette, coquine, classique, rétro-chic ou anticonformiste, votre chère et tendre môman trouvera donc forcément culture à son intérêt. Tandis que vous serez, à n'en pas douter, considérés comme l'enfant prodige ayant trouvé le cadeau parfait.

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Comme son titre l'indique, l'exposition Carambolages provoque un immense carambolage d'œuvres d'art. Ni chronologique, ni thématique, le parcours, plus mental que scientifique, mélange joyeusement les créations selon leurs affinités poétiques. Cent cinquante d'entre elles, de François Boucher à Annette Messager en passant par Rembrandt, Man Ray ou Alberto Giacometti, se retrouveront ensemble dans les galeries du Grand Palais sous la direction du grand historien de l'art et commissaire d'exposition Jean-Hubert Martin. Bref, l'exposition Carambolages sera probablement surprenante, percutant les genres, les supports et les époques. 
  • Art
  • Installation
Cinquante ans après la sortie du premier album du Velvet Underground – sur la pochette duquel on pouvait voir une banane dessinée par Andy Warhol – la Philarmonie de Paris retrace la genèse du célèbre groupe des années 1970. Au travers de l'exposition 'Velvet Underground', la première produite par la Philharmonie de Paris, elle refait le portrait d’un des combos les plus obscurs mais aussi les plus influents de l'histoire du rock. Lou Reed et sa bande ayant en effet inspiré Iggy Pop, David Bowie et bien d’autres. 
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« Gravement beau. » Voici comment Vincent van Gogh décrivait à son frère Théo, dans ses correspondances, Auvers-sur-Oise. Cette petite commune est en effet un hameau de verdure paisible et charmant, situé à une trentaine de kilomètres de Paris seulement. « Pleine campagne caractéristique et pittoresque » (toujours selon les dires du peintre néerlandais), Auvers a d’ailleurs su séduire de nombreux artistes, principalement impressionnistes. Ainsi, Vincent van Gogh mais aussi Charles-François Daubigny, Paul Cézanne ou Camille Pissarro sont venus y puiser l’inspiration. 

Plus d'expos

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  • Peinture
  • 4 sur 5 étoiles
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Surnommé “Lo Spagnoletto” (“le petit Espagnol”), Jusepe de Ribera (1591-1652) débarque en Italie à 15 piges, baluchon sur l’épaule, avec un seul but : s’imposer sur la scène napolitaine comme l’un des maîtres de la peinture d’après nature. Largement inspiré par Le Caravage, le peintre se détache de son mentor par un traitement plus sombre et plus radical des sujets explorés. Chez Ribera, le clair-obscur révèle la souffrance humaine, la violence de la  chair et fait vaincre les ténèbres sur la lumière céleste. C’est la naissance du ténébrisme et on vous prévient : c’est pas très gai.

Grand oublié des héritiers du Caravage dans les bouquins d’histoire de l’art, cette importante figure de la Renaissance est réhabilitée à travers un parcours thématico-chronologique riche de plus d’une centaine de peintures. Le Petit Palais met en bombe l’Espagnol dans une scénographie aux murs rouges pensée pour maximiser l’impact visuel et émotionnel des œuvres de Ribera. On découvre, entre dégoût et fascination, l’univers bien dark du peintre. Le Martyre de saint Barthélemy (1624), un vieillard écorché vif, côtoie un Saint Jérôme décharné (1626) ou pénitent (1634), des mendiants et des pommes pourries, tandis que les habitués du Louvre reconnaîtront l’exceptionnelle Mise au tombeau (1628-1630), le tout ponctué de travaux préparatoires et de gravures faisant la part belle au talent graphique de l’Espagnol.

Assez classique dans son traitement, le parcours laisse les œuvres s’exprimer et donne les clés pour comprendre la filiation caravagesque de Ribera, et la manière dont il s’en est éloigné. Le réalisme de chaque toile est tellement saisissant que l’expo en devient immersive, et on sent presque l’odeur de la chair en décomposition de salle en salle.

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Vitrine extra-large (on parle de la plus grande verrière d’Europe) de l’art sous toutes ses formes depuis plus d’un siècle, le Grand Palais rouvre progressivement ses portes depuis l’été. Les foires internationales y ont retrouvé leurs pénates, et une première expo d’envergure s’apprête à s’y installer en décembre, en même temps que le Grand Palais des Glaces, sa patinoire monumentale historique. Ses vœux pour 2025 ? Que du lourd. Avec l’ouverture crescendo des espaces restaurés, la prog s’emballe et affiche des grands noms de la mode et de l’art, en plus d’un tout nouveau programme estival expérientiel et festif.  

Du Cœur à la main, Dolce & Gabbana : l’expo mode de l’année ?

En 2025, Dolce & Gabbana fêtera 40 ans de création. Et trouvera au Grand Palais un écrin à la mesure de son exposition événement inaugurée au Palazzo Reale à Milan. Des inspirations multiples du duo de stylistes (céramique sicilienne, verrerie vénitienne…) aux pièces uniques conçues à la main dans leurs ateliers, l’exposition tisse les mille et un liens entre la culture italienne et cette haute couture de la démesure que cultive la maison. À travers dix salles immersives et une scénographie aussi folle que leurs robes, on se balade dans la tête (et dans le cœur) des créateurs.

Du Cœur à la main : Dolce & Gabbana
Quand ? du 10 janvier au 31 mars 2025

Niki de Saint Phalle, art brut… La carte joker du Centre Pompidou 

2025 marque aussi le lancement (progressif) des travaux au Centre Pompidou, qui va fermer pour cinq ans. Pas pleurer : l’âme du musée continuera de vivre en d’autres lieux, dont le Grand Palais, à travers différentes expos en coproduction. A commencer par une riche rétrospective autour du couple Niki de Saint Phalle-Jean Tinguely, par le prisme du premier directeur du Centre Pompidou, Pontus Hultén. Entre histoire d’amour et histoire de l’art, l’expo présentera des œuvres emblématiques des deux artistes pendant plus de six mois. 

Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten
Quand ? du 6 juin 2025 au 4 janvier 2026

Toujours en collaboration avec le Centre Pompidou, une exposition autour de l’art brut ouvrira ses portes le 6 juin prochain, construite comme un carnet de voyage au fil des acquisitions du collectionneur et réalisateur Bruno Decharme. En fin d’année (novembre 2025), c’est une expo de dessin qui prendra le relais, présentant quelque 250 œuvres issues des collections du Centre Pompidou, signées Kandinsky, Kupka ou Klee. 

Art brut. Dans l’intimité d’une collection.
Quand ? du 6 juin - 21 septembre 2025

Aux frontières du dessin
Quand ? de fin novembre 2025 à 4 avril 2026

Une fête perpétuelle au Grand Palais d’été 

La grande nouveauté pour le Grand Palais, c’est ce giga-programme festif entre juin et septembre ! Comprendre : des expos et installations immersives in situ, mais aussi des shows, DJ sets et bals populaires. A noter déjà : une performance acrobatique sous la verrière orchestrée par le chorégraphe Rachid Ouramdane mettant en scène une vingtaine de funambules et performeurs, à contempler assis ou couché. Mais aussi un grand bal Rio-Paris, une expo XXL entre art et divertissement sur le monde du gonflable, du waacking et autres shows de danse suite auxquels le public sera lui-même invité à remuer dans des after-parties qui s’annoncent mémorables… 

Quand ? de juin à août 2025

Des cartes blanches pour l’hiver 

L’année 2025 se terminera en beauté au Grand Palais avec deux cartes blanches d’exception données à deux grands noms de l’art contemporain : Eva Jospin et Claire Tabouret. Après avoir réenchanté le palais des Papes (Avignon) ou le château de Versailles, réalisé des scénographies pour Dior et brillé à la Biennale de Venise, Eva Jospin est donc invitée à s’emparer des galeries du Grand Palais avec ses monumentales sculptures de carton et broderies d’orfèvre. Au même moment, la peintre et plasticienne Claire Tabouret y introduira son monde ultra-sensible peuplé d’enfants, de larmes et de rouge à lèvres défait. 

Invitation à Claire Tabouret
Invitation à Eva Jospin 

Quand ? de décembre 2025 à mars 2026

  • Art
  • 4e arrondissement
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Son nom ne vous dit probablement rien. Superstar de la photo aux Etats-Unis, Barbara Crane reste une inconnue en France. Enfin, ça c’était avant la superbe monographie que lui consacre le Centre Pompidou jusqu'au 6 janvier prochain. Installée dans la Galerie de la photographie, quelques 200 œuvres (dont une partie a récemment été acquise par le musée) reviennent sur les 25 premières années de la carrière de l’artiste originaire de Chicago, décédée en 2019 à l’âge de 91 ans. Et quelle carrière ! A mi-chemin entre la straight photography américaine, l’héritage du Bauhaus et une sensibilité toute particulière, les clichés de Barbara Crane défilent, par séries, et nous plongent dans un univers franchement indescriptible.

Son truc à elle ? L’expérimentation, qu’elle met au service de la série, comme en témoigne Multiple Human Forms, un ensemble de trois clichés réalisés en 1969 dans laquelle la surexposition se met au service de la ligne pour créer une composition quasi-abstraite. Des néons de Las Vegas aux tendres portraits de ses pairs de l’Illinois en passant par les gratte-ciels de sa ville, c’est un portrait éclectique de l’Amérique (et notamment de Chicago) que dresse la photographe. Dire d’elle qu’elle fait de la photo-documentaire serait probablement un peu too much. Et pourtant, à travers des effets de répétitions savamment étudiés - visibles notamment dans la série des Repeats, 1974-1975 - et un goût prononcé pour le détail, Barbara Crane arrive à nous plonger dans l’atmosphère si particulier de sa ville et à se faire le témoin des époques qui l’ont traversée.

Le parcours se déroule sans embûche aucune, sauf peut-être une : c’est trop court. Et oui, découvrir un travail d’aussi grande envergure mériterait bien quelques salles de plus, que la (petite) galerie de la photographie ne nous permet pas d’explorer. Si la conclusion un peu abrupte est à revoir, le reste frôle la perfection et l’on ne peut que regretter que la star de l’expo n’ait pas pu vivre un tel succès en France de son vivant.

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