Éclectique et expérimental, le festival du film de Locarno l'est par nature. Mais il ne perd pas pour autant une occasion de le rappeler par quelques effets de cape dans sa programmation. Cette année, entre la projection en ouverture du film 'Lucy' de Luc Besson et le Léopard d'or attribué à l'œuvre philippine de 5h38 minutes 'Mula sa kung ano ang noon', le monument tessinois n'a pas manqué d'exhiber fièrement ces deux qualités, que les nominations de films comme 'Navajazo' et 'Cavalo Dinheiro' ont également pleinement justifié. En récompensant des films performatifs, tantôt violents par leur durée, les images montrées ou les choix de mise en scène, ce festival a, plus que tout autre évènement du genre, cherché à communiquer avec son public, mais aussi confirmé des tendances à venir dans le cinéma, notamment le croisement montant entre documentaire et fiction, déjà très à la mode dans les genres artistiques écrits.
Du côté des primés, dans les deux catégories phares, un seul film français a eut droit aux honneurs, avec le meilleur rôle féminin pour Ariane Labed. Présenté hors concours, 'Fils De' d'HPG nous a conquis, tandis que 'Marie Heurtin', de Jean-Pierre Améris, a lui été récompensé par le magazine Variety dans la catégorie 'Prix du public', qui a vu le suisse Peter Luisi remporter le vote des spectateurs pour 'Schweizer Helder'. 'Durak', 'Listen Up, Philip', 'Cavalo Dinheiro' et 'Ventos de Agosto' complètent le podium du concours international, respectivement pour le meilleur rôle masculin, le prix du jury, le prix de la réalisation et la mention spéciale, tandis que dans la catégorie cinéma du présent, la violence de 'Navajazo' et 'Buzzard' ont fait mouche. Luc Besson, lui, repartira bredouille du festival...
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