Princesse X Brancusi
© Adam Rzepka - Centre Pompidou, MNAM-CCI (diffusion RMN) © Adagp, ParisConstantin Brancusi, 'Princesse X', 1915-1916
© Adam Rzepka - Centre Pompidou, MNAM-CCI (diffusion RMN) © Adagp, Paris

Atelier Brancusi • Princesse X

Constantin Brancusi, 1915-1916

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Non, vous ne venez pas d'atterrir dans un sex shop de luxe, à deux pas du Marais. Et madame, cette créature onctueuse coulée dans du bronze poli n'est pas un godemiché, mais une princesse. Alors évidemment, tout le monde n'est pas franchement de cet avis : en 1916, la morphologie phallique de cette sculpture de Constantin Brancusi lui vaut d'être exclue du Salon d'Antin puis, en 1920, du Salon des indépendants (avant d'y être réintroduite grâce à une pétition signée par une flopée d'amis artistes). Il faut dire que cette Princesse X, née en pleine ère dada, joue rondement sur le double-sens et l'ambiguïté (bien que Brancusi ait prétendu le contraire) : figure féminine épurée à l'extrême – et dont ne subsistent que les courbes d'un buste et d'un visage, les détails d'une main et la suggestion d'une crinière de cheveux –, elle évoque aussi le corps viril et androgyne d'une femme devenue sexe masculin. Condensé de vanité, d'érotisme et d'« éternel féminin », ce bijou luisant qui flirte avec l'abstraction a été légué à l'Etat par le sculpteur en 1957 et réside aujourd'hui dans l'atelier reconstitué de Brancusi, esplanade Beaubourg.

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