Antoine Bourdelle devant 'Héraklès archer' / © Stéphane Piera / Musée Bourdelle / Roger-Viollet
Antoine Bourdelle devant 'Héraklès archer' / © Stéphane Piera / Musée Bourdelle / Roger-Viollet

Musée Bourdelle • Héraklès archer

Antoine Bourdelle, 1906-1909

Publicité
C'est l'œuvre emblématique d'Antoine Bourdelle. Celle qui permet au sculpteur d'origine montalbanaise d'accéder à la gloire, près de vingt-six ans après son arrivée à Paris. A une époque où l'académisme domine encore la sculpture, l''Héraklès archer' ébranle le Salon de la Société nationale des beaux-arts de 1910. Echelle monumentale, muscles invraisemblablement saillants, pieds et mains improbables, arc très simple dépourvu de flèches et de cordes... Avec ses disproportions écrasantes et sa surface accidentée, cette représentation du sixième des douze travaux d'Hercule (la lutte contre les oiseaux du lac Stymphale) va choquer une partie du public et en fasciner une autre. Auprès de la critique et des collectionneurs, c'est le succès immédiat : à l'heure où Bourdelle travaille encore dans l'atelier de Rodin, cette nouvelle approche, très moderne, l'éloigne nettement du classicisme de son maître. « Bourdelle va s'émanciper du lyrisme rodinien avec cette œuvre qui est beaucoup plus synthétique, beaucoup plus épurée. Il y a là quelque chose d'assez frustre et puissant », nous confie Colin Lemoine, responsable des fonds de sculptures du musée.

Les commandes se mettent à pleuvoir. La fortune critique et économique engendrée par 'Héraklès' permet à l'artiste de gagner en surface, de louer d'autres ateliers, d'engager de nouveaux assistants et de prendre la tête d'une véritable usine de sculptures. Devenu l'une des figures essentielles du monde de l'art, Bourdelle se consacre dès lors, de plus en plus, à l'enseignement : il comptera parmi ses élèves Alberto Giacometti, Aristide Maillol ou Germaine Richier. Pour Lemoine : « Bourdelle a été passeur. L''Héraklès archer' résume l'orientation qu'il prend au sommet de sa carrière. A mon sens, c'est un maillon pour comprendre le passage du XIXe au XXe siècle. Autrement dit, de Rodin à Brancusi, ou de Falguière, qui était son maître aux Beaux-Arts, à Giacometti, qui fut son élève. »


• A découvrir également au musée Bourdelle :

Antoine Bourdelle, 'Le Jour et la Nuit' (marbre), c.1900'Le Jour et la Nuit'

A lire aussi :

Publicité
Publicité
Recommandé
    Vous aimerez aussi
    Vous aimerez aussi
    Publicité