Préparez vos flacons de caféine et vos canettes de taureau rouge : la Nuit Blanche 2015 débarque le 3 octobre à partir de 19h. Orchestrée pour la deuxième année consécutive par José-Manuel Gonçalvès, directeur du Centquatre, cette quatorzième veillée parisienne prendra ses quartiers dans le nord de la capitale - après la rive gauche en 2014, la rive droite prend donc sa revanche, accueillant une trentaine d'artistes à la gare du Nord, aux Batignolles, au parc Monceau, à la Halle Pajol ou aux entrepôts MacDonald. Et on en passe. Deux parcours seront ainsi proposés:
• Départ du parc Monceau, direction Saint-Ouen. Sur le chemin vous trouverez entre autre le Parc Martin Luther King, la Petite Ceinture et la Recyclerie.
• Départ gare du Nord, direction Aubervilliers. Escales prévues au 104, à la Halle Pajol, la gare Rosa Parks, les entrepôts MacDonald et la forêt linéaire.
Les préoccupations latentes de cette Nuit Blanche qui s'étendra, pour la première fois, au-delà du périph' ? A votre avis ? Mais oui bien sûr, le Grand Paris et la Conférence mondiale sur le Climat (comme c'est original) ! Au programme : du street art, des performances, des installations et des sculptures monumentales qui aborderont de près ou de loin la question du changement climatique et du Paris de demain. Côté artistes, on nous promet d'ores et déjà une sélection très internationale. Petite revue de ce que vous pourrez trouver.
Nos amis les animaux
En décidant de suivre le parcours Nord-Ouest à la lettre en commençant par le Parc Monceau, l’installation sonore d’Erik Samakh sollicitera votre ouïe dans un premier temps. Sa Nuit des abeilles, composée d’enregistrements de bruits d’insectes, d’oiseaux et de batraciens du sud de la France diffusés tout au long de la nuit vous invitera à réfléchir sur la migration et l’extinction d’espèces engendrée par le réchauffement climatique. Peu de chances d’entendre un pélican Parc Monceau cela étant.
On vous déconseille de vous diriger vers le square des Batignolles si vous craignez nos amies les araignées, car même si vous n’en verrez qu’une dans le bâtiment du belvédère, cette dernière fera plus de deux mètres. Spider Projection, impressionnante installation digne d’un film de science-fiction réalisée par Friedrich Van Schoor et Tarek Mawad, ne vous fera plus jamais regarder les scientifiques manipulateurs d’organismes vivants de la même façon.
Glace et étoiles
Du côté du parcours Nord-Est, vous ne resterez pas de glace devant l’œuvre de Néle Azevedo et de ses petits personnages déposés sur les escaliers du Square Aristide-Cavaillé-Coll, destinés à fondre et donc à disparaître au fur et à mesure que les heures passeront. Comme les hommes au fil des années, finalement ? Minimum Monument mais maximum réflexion.
Un crochet par la Gare du Nord? Soyez rassurés : rien ne vous obligera à y danser jusqu’au bout de la nuit. Vous pourrez simplement vous arrêter sur son parvis et admirer ce petit immeuble parisien fondre irrémédiablement à cause du réchauffement climatique. Avec l’aide du budget participatif de la Mairie de Paris, Leandro Erlich a réalisé avec sa Maison Fond (subtilité phonétique avec "mes enfants" ) une œuvre ludique et pertinente sur nos actions parfois dévastatrices.
Et si vous désirez une stimulation à la fois auditive et visuelle, n’ayez pas peur et aventurez-vous du côté d’Aubervilliers et de l’esplanade du Millénaire où les artistes Félicie d’Estienne d’Orves et Julie Rousse vous inviteront à regarder et à "écouter" les étoiles. Pas besoin de drogues pour ce faire mais simplement de quelques faisceaux laser, de poésie et d’imagination fera le reste. La tête dans les étoiles, au sens propre.